L’Asie doit s’armer pour résister aux risques de surchauffe

La Banque asiatique de développement anticipe une inflation de 5,3 % dans la région en 2011, alors que la croissance chinoise se maintiendrait à 9,6 %
Patrick Aussannaire

L’inflation est le mal à combattre en Asie. Dans son dernier rapport sur les perspectives économique en Asie, la Banque asiatique de développement (ADB) appelle les pays de la région à renforcer leur lutte contre les pressions inflationnistes. L’enjeu est de taille puisqu’elle prévoit que l’inflation atteindra 5,3% cette année en Asie, contre 4,4% en 2010. «Les prix du pétrole et alimentaires devraient rester volatils à court terme», précise le rapport. Or, la banque estime qu’une hausse de ces prix pourrait «faire trembler la stabilité macro-économique des pays d’Asie en développement», accroître «l’inégalité des revenus» et «entraîner des tensions sociales». Et la croissance de l’activité en Asie ne devrait que modérément ralentir à 7,8% en 2011 et 7,7% en 2012, contre 9% l’année dernière.

Dans ce combat, certaines banques centrales ont déjà pris quelques longueurs de retard. «Nombre de pays sont déjà «behind the curve» dans leur lutte contre l’inflation, alors que certains montrent des signes de surchauffe», alerte le rapport. En cause notamment, l’Inde où le relèvement du taux repo, porté à 6,75% mi-mars, n’a pas empêché l’inflation de poursuivre son envolée à 8% en février et à 8,25% en mars selon les analystes. L’ADB anticipe une croissance de l’économie indienne soutenue à 8,2% en 2011, après 8,6% en 2010. Afin de juguler cette dynamique, le rapport préconise un renforcement du contrôle de capitaux, les seules hausses de taux pouvant se révéler contre-productives car elles favorisent l’entrée de capitaux étrangers.

«Pour les pays dotés de déséquilibres persistants dans leurs balances des comptes et d’une discordance entre leurs taux de change et leurs fondamentaux», la banque préconise d’instaurer des régimes de change plus souples. Un message adressé à la Chine pour accompagner son processus de durcissement monétaire, auquel elle a donné un coup d’accélérateur mardi avec le relèvement de 25 points de base du taux de dépôt à 3,25%. Une réévaluation du yuan permettrait en effet à la Chine de réduire le prix des produits importés. Si la croissance pourrait souffrir de ce type de mesures, plus de 70% de l’économie chinoise étant tournée vers l’exportation, elle conserve une marge de manœuvre par rapport aux fameux 8% de croissance symbolique. L’ADB anticipe que le PIB progressera de 9,6% cette année et 9,2% en 2012, après 10,3% en 2010.

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