
L’Argentine cherche à solder ses comptes avec le Club de Paris
Buenos Aires compte refermer un vieux dossier. L’Etat argentin espère conclure cette semaine un accord avec les créanciers du Club de Paris auxquels le pays doit quelque 10 milliards de dollars (7,4 milliards d’euros) depuis son défaut en 2002. A eux deux, l’Allemagne et le Japon détiennent environ 60% des créances concernées.
Les membres du groupe informel se réunissent mercredi afin de discuter de la démarche présentée hier par le ministre argentin de l’Economie, Axel Kiciloff, lors d’une entrevue avec le président du Club de Paris, le directeur du Trésor Ramon Fernandez. «Il ne s’agit pas encore d’une proposition formelle, il s’agit de principes généraux qui pourraient servir de base à une proposition», a précisé à Reuters une porte-parole du Club de Paris.
Selon le journal argentin Ambito Financiero, près de 4 milliards de dollars d’intérêts et de pénalités sur la dette pourraient être effacés. Il resterait alors au pays à rembourser un peu plus de 6 milliards de dollars. Toujours d’après le journal, les émissaires argentins pourraient proposer un paiement d’avance de 2 milliards de dollars et se plier à la requête du Club de Paris qui veut que le pays normalise ses relations avec le Fonds monétaire international. Au-delà du cas du Club de Paris, l’Argentine devrait rembourser près de 5,5 milliards de dollars à d’autres créanciers cette année.
Cette remise en ordre doit lui faciliter l’accès à de nouvelles sources de financement à l’international. Le pays pourrait notamment prétendre aux dispositifs d’assurance-crédit ou de garanties de prêt fournis par les agences de crédits à l’exportation des membres du Club de Paris. Attirer les investisseurs est aujourd’hui un impératif : les réserves de changes s'établissaient la semaine dernière à 29,8 milliards de dollars, un niveau qui n’a jamais été aussi bas depuis sept ans.
Une tâche difficile à la lumière de la conjoncture : le taux d’inflation a dépassé les 28% en 2013 selon les instituts d'études privés. La présidente Cristina Kirchner a multiplié les signes d’ouverture; l’Etat a notamment versé 500 millions de dollars l’an dernier pour régler un conflit avec cinq investisseurs et engagé des négociations avec Repsol en vue d’un dédommagement pour son expropriation en 2012. En revanche, elle attend un verdict définitif sur le litige qui l’oppose à plusieurs fonds alternatifs réclamant un remboursement complet d’obligations ayant fait défaut.
Plus d'articles du même thème
-
Les agences de crédit affichent leur optimisme pour la Péninsule ibérique
S&P Global a relevé vendredi d’un cran à «A+» la note de l’Espagne, tandis que Fitch a aussi rehaussé d’un cran à «A» celle du Portugal, avec une perspective stable dans les deux cas. -
Boeing échoue encore à faire cesser la grève dans son pôle défense
Le conflit, qui touche trois usines américaines, va se poursuivre après le rejet vendredi de la dernière proposition de convention collective présentée par l’avionneur. -
«L’or demeure l’une de nos convictions fortes»
Nicolas Laroche, Global Head of Advisory & Asset Allocation, UBP -
La ponction douanière rapporte gros au Trésor américain
Au rythme actuel, les droits de douane pourraient dépasser les 300 milliards de dollars cette année. Mais une telle hypothèse, qui exclut certains effets de bord, impliquerait une répartition coûteuse de ces «taxes» entre les agents économiques, au premier chef les ménages et les entreprises américains. -
«Le potentiel des entreprises de taille moyenne devrait se libérer»
François Dossou, directeur de la gestion actions chez Sienna IM -
«Nous avons adopté un biais légèrement défensif pour des questions de valorisation»
Olivier Becker, responsable gestion crédit chez Amiral Gestion
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Kraken étend son offre de trading actions et ETF à l'Union européenne
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- En deux ans, les ETF «datés» ont réussi à se faire une place en Europe
- Comgest renouvelle son équipe de gestion actions européennes
- L’Union européenne cherche la clé d’une épargne retraite commune
Contenu de nos partenaires
-
C'est non !
L’appel de la tech française contre la taxe Zucman
Start-uppers et investisseurs affirment que la taxe sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros est non seulement « contre-productive » mais aussi « inopérante ». Et détourne de l'essentiel : le risque de décrochage -
Editorial
L'imposture des hausses d'impôts comme compromis budgétaire
Le compromis, pardon : cette compromission fiscale sur le dos des entreprises est une impasse -
Tribune libre
Appel des entrepreneurs de la tech contre la taxe Zucman : « Ne cassons pas l’élan entrepreneurial français ! »
« Pour nous, entrepreneurs et investisseurs français, la proposition de Zucman est non seulement inopérante, mais elle nous détourne du principal enjeu de notre pays : le risque d’un décrochage économique et technologique par rapport au reste du monde, dans un contexte international de plus en plus dangereux et fragmenté »