
La stratégie du gouvernement japonais est mise à rude épreuve par les marchés

Le cauchemar continue pour la Bourse japonaise. L’indice Nikkei plongeait de plus de 6,5% dans la matinée pour tomber à 12.414 points. Si cette chute des Bourses touche l’ensemble des Bourses asiatiques, le recul est plus marqué à Tokyo sur fond de remontée du yen, de forte volatilité sur les rendements des obligations d’Etat (JGB) et de déception après le statu quo observé par la BoJ cette semaine. Depuis le 22 mai, la chute de l’indice Nikkei225 dépasse ainsi les 20%.
Le secrétaire général du cabinet, Yoshihide Suga, a beau indiquer qu’il ne faut pas se « tracasser des hausses et des baisses des valeurs au jour le jour », le niveau de volatilité extrême des marchés est suffisamment inquiétant pour qu’une réunion de crise ait été convoquée ce matin entre le Premier ministre Shinzo Abe et le gouverneur de la BoJ Haruhiko Kuroda, selon Reuters.
L’indice Nikkei a clôturé en baisse de plus de 3% au cours de cinq séances durant les trois dernières semaines. Sur la séance de vendredi dernier à l’issue de laquelle l’indice a clôturé en baisse de 0,2%, il a cependant évolué dans un intervalle de quelque 500 points, s’envolant même de 319 points en treize petites minutes. L’indice Topix a quant à lui connu un recul moyen de 3,4% par séance depuis le 22 mai, avec une volatilité à 30 jours des échanges qui a atteint 40,87, soit son plus haut niveau depuis le tsunami et le tremblement de terre survenus en mars 2011.
Et le marché actions n’est pas le seul casse-tête pour les autorités nipponnes. Le yen est tombé sous la barre des 95 contre dollar ce matin, à 94,45, soit un plus haut depuis deux mois, contre 95,94 yens la veille au soir à New York. La devise japonaise a ainsi regagné plus de 8,5% face au billet vert depuis fin mai. «Le marché souhaite la preuve des sorties de capitaux du Japon, et s’aperçoivent qu’en fait c’est le contraire qui se produit», estime Greg Gibbs, stratégiste change chez RBS. A l’instar du marché action, la volatilité implicite à un mois sur le yen a atteint 17,1%, un niveau jamais connu depuis mars 2011.
Seule bonne nouvelle : le rendement des JGB à 10 ans a chuté de 7,5 points de base (bp) pour tomber sous la barre des 0,8%, à 0,795% ce matin. Sayuri Shirai, un des neuf membres du comité de politique monétaire de la BoJ, indiquait ce matin que la banque centrale «continuera à suivre de près les évolutions de marché. Grâce à des opérations de marché flexibles, la BoJ s’attend à une stabilisation des taux à court et long terme».
Plus d'articles du même thème
-
Les agences de crédit affichent leur optimisme pour la Péninsule ibérique
S&P Global a relevé vendredi d’un cran à «A+» la note de l’Espagne, tandis que Fitch a aussi rehaussé d’un cran à «A» celle du Portugal, avec une perspective stable dans les deux cas. -
Boeing échoue encore à faire cesser la grève dans son pôle défense
Le conflit, qui touche trois usines américaines, va se poursuivre après le rejet vendredi de la dernière proposition de convention collective présentée par l’avionneur. -
«L’or demeure l’une de nos convictions fortes»
Nicolas Laroche, Global Head of Advisory & Asset Allocation, UBP -
La ponction douanière rapporte gros au Trésor américain
Au rythme actuel, les droits de douane pourraient dépasser les 300 milliards de dollars cette année. Mais une telle hypothèse, qui exclut certains effets de bord, impliquerait une répartition coûteuse de ces «taxes» entre les agents économiques, au premier chef les ménages et les entreprises américains. -
«Le potentiel des entreprises de taille moyenne devrait se libérer»
François Dossou, directeur de la gestion actions chez Sienna IM -
«Nous avons adopté un biais légèrement défensif pour des questions de valorisation»
Olivier Becker, responsable gestion crédit chez Amiral Gestion
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Kraken étend son offre de trading actions et ETF à l'Union européenne
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- En deux ans, les ETF «datés» ont réussi à se faire une place en Europe
- Comgest renouvelle son équipe de gestion actions européennes
- L’Union européenne cherche la clé d’une épargne retraite commune
Contenu de nos partenaires
-
C'est non !
L’appel de la tech française contre la taxe Zucman
Start-uppers et investisseurs affirment que la taxe sur les patrimoines de plus de 100 millions d'euros est non seulement « contre-productive » mais aussi « inopérante ». Et détourne de l'essentiel : le risque de décrochage -
Editorial
L'imposture des hausses d'impôts comme compromis budgétaire
Le compromis, pardon : cette compromission fiscale sur le dos des entreprises est une impasse -
Tribune libre
Appel des entrepreneurs de la tech contre la taxe Zucman : « Ne cassons pas l’élan entrepreneurial français ! »
« Pour nous, entrepreneurs et investisseurs français, la proposition de Zucman est non seulement inopérante, mais elle nous détourne du principal enjeu de notre pays : le risque d’un décrochage économique et technologique par rapport au reste du monde, dans un contexte international de plus en plus dangereux et fragmenté »