
La PBOC reste sourde à la crise du marché interbancaire chinois
La crise du marché interbancaire chinois prend du volume. Selon le Wall Street Journal, les plus importants établissements bancaires du pays exerceraient une intense pression sur la Banque Populaire de Chine (PBOC) pour qu’elle procède à des injections de liquidités massives afin de soulager les taux monétaires qui ne cessent d’augmenter. Certaines banques réclament même une baisse du ratio des réserves obligatoires (RRO). «Nous espérons une baisse du RRO d’ici la fin de la journée de mercredi», indique un dirigeant d’un des «big four» du système bancaire chinois au Wall Street Journal. La dernière baisse du ratio remonte au mois de mai 2012.
Le taux de swap à un an progressait cette nuit de 7 points de base à 3,89%, après avoir atteint 3,90%, son plus haut niveau depuis le mois de septembre 2011. Même si le taux monétaire à 7 jours se détendait un peu ce matin pour revenir à 6,52%, Dariusz Kowalczyk, stratégiste chez Crédit Agricole CIB à Hong Kong, estime que «la situation est intenable et nous attendons que la banque centrale injecte des liquidités à court terme soit par le biais de ses opérations de «reverse repos» soit en baissant le RRO». Le taux à 7 jours a atteint 6,85% hier et même 6,90% vendredi, un niveau proche de son plus haut historique depuis que la Chine a démarré la publication de ses données de marché en 2006.
Mais la «PBOC continue de surprendre par son refus d’injecter des liquidités malgré des taux monétaires extrêmement élevés», indique Dariusz Kowalczyk. Après une adjudication décevante la semaine dernière, la PBOC prévoit de mettre sur le marché pour 2 milliards de yuans de billets de trésorerie à 3 mois. Un nouveau test pour l’appétit des investisseurs. Charlene Chu, responsable des banques chinoises chez Fitch, estime en outre que si cette situation perdure, la crise bancaire en Chine pourrait arriver plus vite et être plus vive que prévu.
Les crédits totaux ont atteint un record de 2.500 milliards de yuans (305 milliards d’euros) en mars, alimentant les inquiétudes sur le poids de la finance de l’ombre. «A l’heure actuelle, une baisse du RRO serait controversée, dans la mesure où elle constituerait un changement de cap dans la politique de restriction du crédit menée par les autorités», explique Li Wei, économiste chez Standard Chartered.
Dans ce contexte, un nombre croissant de stratégistes, de Barclays à Deutsche Bank, recommandent à leurs clients de vendre leurs positions en yuans, qui était jusqu’à présent le devise émergente la plus performante depuis le début de l’année. La PBOC a fixé la parité du yuan à un niveau 0,09% inférieur à celui d’hier. Il chutait de 0,06% ce matin à Shanghai, à 6,1285, après avoir atteint un record historique de 6,1210 le 3 juin.
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