« La pause monétaire de la Banque d’Angleterre prendra fin d’ici deux mois »

Jean-Luc Proutat, responsable économies OCDE chez BNP Paribas
Tân Le Quang

L’Agefi : Le désastre japonais peut-il amener la BCE à reconsidérer la hausse des taux en avril évoquée en mars ?

Jean-Luc Proutat: Il n’a, en tous les cas, guère influencé le discours officiel. A Francfort, l’évolution des prix en zone euro continue de faire l’objet d’une «grande vigilance». L’expression vient d’être reprise par deux membres du Conseil des gouverneurs (Mme Tumpel-Gugerell et M. Stark). Or, dans la sémantique de la BCE, elle indique une hausse des taux. Le président Jean-Claude Trichet a par ailleurs réitéré, devant la commission des Affaires économiques du Parlement européen, ses craintes de voir les prix intérieurs soumis à des pressions «supérieures aux prévisions». La parole reste ferme et les actes suivront. Certes, la probabilité d’un report n’est pas nulle, eu égard à la proximité de la catastrophe japonaise et à l’incertitude qui prévaut encore quant aux conséquences de celle-ci. Mais elle est faible.

Selon vous, combien de temps durera encore la pause monétaire de la Banque d’Angleterre ?

Pas plus de deux mois. L’inflation accélère franchement outre-Manche, jusqu’à se rapprocher de 5%. C’est la conséquence du pétrole cher et du relèvement de la TVA (deux points et demi de plus depuis le 4 janvier) mais pas seulement. Les revenus par tête s’animent aussi, du fait notamment que certaines prestations sont indexées sur les prix. L’inflation sous-jacente - celle qui exclut l’alimentation et l’énergie - est sur une pente de 3,5% par an, bien plus forte qu’en zone euro. Une première hausse du taux de base, d’un quart de point, devrait intervenir en mai.

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