La nouvelle communication de la Fed ne change guère les prévisions des économistes

Après le lien fait entre taux directeur, chômage et inflation, les analystes s’attendent toujours à un maintien des taux bas jusqu’en 2015
Solenn Poullennec

La nouvelle communication de la Fed ne change pas les prévisions de beaucoup d'écononomistes même si certains pourraient anticiper une normalisation en 2013. Jusque-là, la banque avait déclaré qu’elle maintiendrait ses taux bas (0-0,25%) jusqu’à la mi-2015 au moins.

Désormais, elle ne s’attachera plus au calendrier mais à des indicateurs économiques. Les taux bas persisteront tant que «le taux de chômage restera au-dessus de 6,5%, que les anticipations d’inflation à deux ans ne seront pas de 0,5 point de pourcentage au-dessus de la cible de long terme de la banque de 2% et tant que les anticipations d’inflation à plus long terme resteront bien ancrées».

Les analystes ont été surpris par ce changement qu’ils ne voyaient pas intervenir avant l’année prochaine. Ils ne modifient pas tous leurs prévisions pour autant. «Nous pensons que la Fed poursuivra l’assouplissement quantitatif pour la plus grande partie de 2014 (…) Comme le comité de politique monétaire (FOMC) a noté que les hausses de taux ne commenceraient pas «un temps considérable» après la fin du QE, nous attendons la première hausse des taux pour la fin de 2015», écrivent les économistes de Bank of America Merrill Lynch.

Pour l’économiste d’UniCredit, Harm Bandholz, le chômage sera l’indicateur le plus déterminant pour une hausse des taux. La Fed prévoit que celui-ci devrait être entre 6 et 6,6% en 2015. Autrement dit «aujourd’hui, le FOMC prévoit toujours de relever ses taux à la mi-2015».

D’ailleurs, la Réserve fédérale a pris soin de souligner que ses nouvelles indications étaient cohérentes avec les précédentes. La banque centrale a aussi précisé que le taux de chômage à 6,5% et d’inflation à 2,5% n’étaient ni des objectifs en soi, ni des indicateurs qui modifieraient forcément la politique monétaire.

Par exemple, avant de prendre une décision, la Fed ne regardera pas seulement le taux de chômage mais aussi le taux d’emploi et le nombre d’heures travaillées.

«Supprimer les indications de date devrait permettre au marché de réagir plus rapidement aux nouvelles économiques», écrivent les analystes de Deutsche Bank.

Ceux d’Aurel BGC sont moins enthousiastes: «la nouvelle communication de la Fed est risquée. Les investisseurs vont focaliser leur attention sur les chiffres de l’emploi et, éventuellement, sur les indices de prix (…) Le second semestre 2013 sera clairement marqué par des anticipations de début de normalisation de la politique monétaire».

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