
La montée en puissance du yuan crée de nouveaux défis
Le développement récent de la monnaie chinoise à l’international a été époustouflant : 20% du commerce extérieur de la Chine seraient négociés aujourd’hui dans cette devise, comparé à 3% en 2010. Dans un rapport présenté hier à Londres, le think tank américain Atlantic Council, en collaboration avec City of London, Thomson Reuters et StanChart, a mis en perspective les conséquences de l’internationalisation du yuan.
Du côté des bénéfices, l’organisme voit un rééquilibrage de l’économie mondiale. Associée à la libéralisation des marchés de capitaux, la croissance du yuan pourrait aussi accélérer les réformes sur le marché chinois.
Mais «si les autorités chinoises parviennent à atteindre un niveau modéré d’internationalisation du yuan, explique Chris Brummer, auteur du rapport, le pays pourrait commencer à jouir de nouveaux pouvoirs de seigneuriage monétaire, au moment même où le dollar américain verrait son pouvoir de domination globale décliner à la faveur d’un système multipolaire». A mesure que la Chine s’impose sur l’échiquier mondial, le pays pourrait aussi vouloir exporter ses politiques réglementaires sur la scène internationale. «Les autorités de réglementation américaines et européennes ne seraient plus seulement à l’origine des réglementations financières mais en seraient aussi les utilisatrices, ce qui créerait de nouvelles frictions en matière de politiques publiques transfrontalières», poursuit l’auteur du rapport.
Les premiers effets sur la politique étrangère se font déjà sentir : alors que la Chine a signé hier la création officielle de la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB), dont elle contrôle 30%, les Etats-Unis, tout comme le Japon, n’ont pas souhaité se joindre à cette nouvelle institution. L’équilibre en matière de politique étrangère pourrait aussi être mis à l’épreuve si la Chine décidait d’utiliser de son influence dans le système financier pour infliger des sanctions aux entreprises du secteur, comme le font Européens et Américains.
Afin d’éviter les frictions, Atlantic Council prône une meilleure coordination entre Pékin et les autorités financières internationales et soutient aussi l’idée de l’inclusion du yuan dans le panier FMI. A une condition : «le poids du yuan ne doit pas seulement refléter le niveau auquel la devise est librement utilisable mais aussi le degré d’avancement des réformes macro-prudentielles en Chine, destinées à soutenir la libéralisation des mouvements de capitaux».
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