La France réduit son déficit au-delà des prévisions

D’après l’Insee, le déficit budgétaire français en 2010 est ressorti à 7 % du PIB, après 7,5 % en 2009 et contre 7,7 % prévu
Tân Le Quang

La France, très clairement, non seulement tient ses engagements en matière de déficit mais elle va au-delà», s’est réjouie hier la ministre de l’Economie, Christine Lagarde, à la suite de la publication jeudi par l’Insee du recul du déficit budgétaire français en 2010 à -7% du PIB, après -7,5% en 2009 et contre -7,7 % prévu dans la Loi de Finance (PLF) 2011. A la suite de la crise post-Lehman, celui-ci était passé de -3,3% en 2008, à -7,5% en 2009.

L’Hexagone, qui vise un déficit de 3% d’ici à 2013, a légèrement redressé la barre l’année dernière grâce à une reprise plus dynamique de l’économie et de l’emploi, à un coût de la réforme de la taxe professionnelle moins élevé que prévu et à une meilleure maîtrise des dépenses publiques. Dans ce contexte, les recettes ont rebondi de 3,1% après une contraction de 3,8% en 2009. Les impôts sur le revenu et le patrimoine ont crû de 9,3%. L’impôt sur les sociétés, qui s’était effondré en volume de 28 milliards en 2009, enregistre un bond de 13 milliards d’euros. La TVA, elle, a augmenté de 5,1 milliards après une baisse de 6,8 milliards en 2009.

Alors que la part des recettes passe de 48,7% à 49,2% du PIB, celles des dépenses reste stable à 56,2%. Le rythme des dépenses est ramené à +2,1%, contre +4,1% en 2009 suite au contrecoup qui a suivi le plan de relance. «Les prestations sociales ralentissent (+3,4% après +5,5%) notamment du fait des prestations chômage (+8,1% après +21,2% en 2009) et de la non-reconduction de primes exceptionnelles versées dans le cadre du plan de relance», précise l’institut. L’investissement a baissé de 7,8%.

Après avoir reculé de 14,7% en 2009, la charge d’intérêts a augmenté de 5,2%. L’Insee explique cette hausse par «l’accélération des prix à la consommation, qui joue sur la rémunération des obligations publiques indexées sur l’inflation, ainsi que par l’augmentation de la dette». D’ailleurs, mardi, Christine Lagarde a annoncé la révision à la hausse, par la Commission économique de la Nation, de la prévision d’inflation en France en 2011 de 1,5% à 1,8%. Du coup, la dette publique brute a atteint 1.591,2 milliards, en hausse de 98,4 milliards, à comparer à +174,1 milliards en 2009. Pesant 78,3% du PIB, elle en représentait 81,7% fin 2010, soit un niveau inférieur de plus d’un point à celui prévu dans le PLF 2011. Les taux des OAT à 10 ans stagnaient hier à 3,71%, les spreads des CDS français restaient figés à 73,5 pb.

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