La Fed tiraillée sur la stratégie de sortie de l’assouplissement quantitatif

La hausse de l’inflation suscite des craintes au sein du comité de politique monétaire même si celle-ci ne devrait être que temporaire
Antoine Duroyon

Les «minutes» de la réunion du 15 mars du comité de politique monétaire (FOMC) font apparaître une ligne de fracture au sein de la Réserve fédérale. En débat : la poursuite ou la sortie d’une stratégie d’assouplissement quantitatif, qui a pris la forme dans sa deuxième mouture d’un programme de rachat obligataire de 600 milliards de dollars d’ici le mois de juin.

«Quelques participants ont souligné que les conditions économiques pourraient justifier une évolution vers une politique monétaire moins accommodante cette année ; quelques autres ont relevé qu’une politique accommodante exceptionnelle pourrait être appropriée au-delà de 2011», résume le document publié par la banque centrale.

Alors que la décision de poursuivre le round actuel d’assouplissement quantitatif (QE2) a été prise à l’unanimité, quelques membres du FOMC ont estimé que les signes d’une reprise plus forte, d’une inflation plus élevée et d’anticipations d’inflation en hausse «pourraient justifier la réduction du rythme ou de la taille globale du programme de rachat». «Plusieurs autres membres», en revanche, ont considéré qu’ils n’anticipaient pas de réaliser des ajustements.

Les «minutes» laissent entrevoir de la part des responsables américains une préoccupation grandissante concernant l’inflation et l’impact que celle-ci peut entraîner au plan psychologique. «Une hausse significative des anticipations d’inflation à long terme pourrait contribuer à une augmentation excessive des salaires et des prix, qui serait coûteuse à éradiquer», soulignent les membres du FOMC. Ces derniers notent toutefois que pour l’essentiel, la montée de l’inflation s’explique par une envolée des prix de l’alimentation et des matières premières qui ne sera que temporaire.

Une prévision que le président de la Fed, Ben Bernanke, a réitérée lundi. Depuis cette réunion du FOMC, le département du Commerce a indiqué que l’inflation «core» (hors alimentation et essence), indicateur privilégié par la Fed, a augmenté de 0,9% sur un an en février, soit le gain le plus important depuis octobre dernier. Certains faucons ont déjà commencé à sortir du bois. Le président de la Fed de Minneapolis, Narayana Kocherlakota, envisagait la semaine dernière une hausse des taux directeurs de 50 points de base dès la fin de l’année.

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