
La Fed lance une consultation sur le rôle des banques dans les matières premières

La Réserve fédérale américaine (Fed) envisage de réglementer les activités des banques dans le secteur des matières premières. Elle se demande en effet «si de nouvelles restrictions aideraient à s’assurer que les activités liées aux matières premières des établissements financiers sont conduites de manière saine et sûre et qu’elles ne menacent pas la stabilité financière», précise le communiqué du conseil des gouverneurs de la Fed publié hier soir.
La banque centrale concentre sa réflexion sur la nature des risques que peuvent poser ces activités de négoce et de stockage de matières premières sur la sécurité et la stabilité des banques et sur les éventuels conflits d’intérêts qu’elles peuvent générer. Elle s’interroge également sur les risques et bénéfices qu’il y aurait à imposer de nouvelles règles sur les fonds propres, ou encore à restreindre ou imposer des restrictions sur ces activités.
La Fed lance une consultation sur le sujet jusqu’au 15 mars prochain et se réserve ensuite le droit de prendre des mesures. «Le caractère ouvert de ce communiqué et l’absence d’exigences spécifiques sur les fonds propres ne font pas planer une menace trop importante sur ces opérations», estime néanmoins Karen Shaw Petrou, responsable du cabinet Federal Financial Analytics à Washington.
Face à la recrudescence des dysfonctionnements et des accusations de fraudes, l’institution avait indiqué en juillet qu’elle pourrait revenir sur l’autorisation donnée en 2003 à de nombreuses banques de mener ce type d’activités en marge de leurs négoces de dérivés et de courtage de matières premières (hydrocarbures, électricité ou métaux). Goldman Sachs, Morgan Stanley, et JPMorgan Chase ont pris une place particulièrement importante sur ces marchés, profitant du boom des matières premières et de la dérégulation bancaire.
Sentant le vent tourner, Morgan Stanley a annoncé fin décembre la vente au géant russe du pétrole Rosneft de sa division de courtage pétrolier, tandis que Bank of America a déclaré début janvier qu’elle se désengagerait de l’électricité et du gaz naturel en Europe. JPMorgan Chase devrait également prochainement boucler la vente d’une partie de sa division matières premières pour un montant compris entre 1,5 et 2 milliards de dollars, rapportait hier soir la chaîne CNBC en ajoutant que Blackstone, Macquarie et Castleton Commodities avaient été sélectionnés comme repreneurs potentiels.
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