
La Fed à l'école de la BCE en communication
La BCE ne se dédira plus. Elle augmentera les taux la semaine prochaine, malgré le Japon, malgré le Portugal, principalement à cause du pétrole. Et c’est pour cette raison qu’il nous faut parler de la Fed. Expliquons.
La BCE a choisi de sanctionner la hausse du prix des matières premières. Sa préférence est claire. Elle a exprimé un doute sur le caractère transitoire de ce choc inflationniste et dans le doute, elle colle à son mandat. Aux yeux des marchés, la BCE est prévisible. D’ailleurs, les cours boursiers ont très peu réagi à l’annonce faite par Jean-Claude Trichet le mois dernier. Leur communication avec l’instance francfortoise est fluide.
La Fed a décidé de ne pas réagir au choc de prix, alors qu’elle nourrit autant de doutes sur sa durée. Pourquoi cette différence ? D’une part parce que son mandat ne cible pas uniquement l’inflation. Surtout, parce qu’elle craint qu’en réagissant précipitamment, les marchés n’anticipent un cycle de hausses qui se répercutent de façon désordonnée sur les taux longs, amenant volatilité et réduisant les effets du «quantitative easing». C’est dans ce contexte que la Fed a décidé de mieux communiquer avec les marchés. Elle ponctuera quatre de ses huit conseils annuels par une conférence de presse, la première devant être tenue fin avril. La transparence y gagne fondamentalement. Pour l’heure, les actes du conseil, les «minutes», ne sont publiés que trois semaines plus tard. En 2007, Ben Bernanke avait déjà innové dans ce sens, en publiant régulièrement les projections économiques de la Fed.
La transparence fait entrer la Fed dans une toute nouvelle ère, qui suppose à terme une autre politique monétaire. Si la Fed réussit à gagner en crédibilité, les marchés sur-réagiront moins à l’annonce d’un changement de taux. La perte de bien-être associée à une lutte contre l’inflation sera donc moindre et la Fed pourra, plus rapidement qu’auparavant, remonter les taux en cas de choc inflationniste. En parlant, la Fed change, radicalement.
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