
La faiblesse de l’offre de covered bonds pèse sur les spreads
L’émission totale de «covered bonds» en euros, ces obligations sécurisées dont le collatéral est constitué pour l’essentiel de créances hypothécaires, a atteint 8,3 milliards d’euros en mai soit une hausse de 41% sur un an, selon les chiffres compilés par Natixis. Mai a donc marqué un nouveau mois d’activité soutenue sur le marché primaire, dans le sillage du mois d’avril au cours duquel le marché était reparti de l’avant après la chute de 45% des volumes d’émissions observée au premier trimestre 2013. Malgré l’accroissement de l’offre en avril et mai, le volume des émissions en euros affiche toutefois une baisse de 27% à fin mai en glissement annuel.
L’offre est ainsi pénalisée par les politiques de «deleveraging» (réduction de la taille du bilan) menées par les banques qui produisent moins de prêts. Une note de Deutsche Bank publiée le 16 mai indique même que l’offre nette de «covered bonds» en euro est négative à hauteur de 40 milliards d’euros en glissement annuel. Cela signifie que les émissions sont inférieures au total des échéances et des rachats de dette.
«Cette faiblesse de l’offre est la principale raison de la contraction plus importante des spreads des obligations sécurisées depuis le début de l’année», souligne Natixis. Selon les indices Markit iBoxx Covered Bond, tous les segments de dette (core, périphérique et non européens) ont atteint leur niveau de spread le plus bas depuis janvier 2011. A titre d’exemple, ING a émis le mois dernier, la première obligation sécurisée néerlandaise de l’année lancée à 26 points de base au-dessus du mid-swap soit le niveau le plus serré jamais atteint par le groupe.
Les analystes de Natixis soulignent aussi que jusqu’ici, les spreads des obligations sécurisées n’ont cependant pas été affectés par les derniers développements macroéconomiques qu’il s’agisse de l’abaissement des prévisions de croissance mondiale de l’OCDE, ou des inquiétudes entourant le programme d’assouplissement monétaire de la Fed. Ces facteurs ont en revanche pesé sur d’autres indices de crédit comme l’iTraxx, reflet de l’évolution des taux des obligations privées en zone euro, et certains emprunts d’Etat comme les bons espagnols ou portugais qui ont vu leurs spreads s’écarter ces dernières semaines.
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