La droite allemande laisse échapper son fief du Bade-Wurtemberg

Le parti écologiste et le SPD totalisent environ 47,3% des suffrages exprimés, contre un peu plus de 44,3% pour la CDU et ses alliés libéraux du FDP
La Rédaction

Les conservateurs allemands laissent filer le Land du Bade-Wurtemberg qu’ils contrôlaient depuis 1953, ce qui constituerait une cinglante défaite pour la chancelière Angela Merkel, selon les premières estimations du scrutin régional de dimanche.

Dans un autre Land du sud-ouest de l’Allemagne, la Rhénanie-Palatinat, les sociaux-démocrates, qui dirigent la région depuis 17 ans, perdraient leur majorité absolue mais devraient pouvoir former une coalition confortable avec leurs alliés écologistes. Dans le Bade-Wurtemberg, les sondages à la sortie des urnes diffusés par l’ARD et de la ZDF à la clôture du vote créditent le parti écologiste de 24,2% des voix et le SPD de 23,2%, soit un peu plus de 47,3% des suffrages exprimés.

Ces deux formations devanceraient largement la CDU (39,3%) et ses alliés libéraux du FDP (5%), pour un total légèrement supérieur à 44,3%. Ce nouveau revers électoral dans le Land le plus prospère du pays place Angela Merkel dans une position délicate. Le 20 février dernier, les conservateurs allemands avaient déjà perdu la cité-état de Hambourg. «C’est une défaite douloureuse», a concédé la ministre fédérale de l’Education Annette Schavan.

Outre-Rhin, des revers aux élections régionales peuvent avoir des conséquences nationales. En 2005, après avoir perdu le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le chancelier social-démocrate Gerhard Schröder avait annoncé des élections législatives anticipées, et avait alors été battu. Les chrétiens démocrates avaient fait du Bade-Wurtemberg, Land le plus riche d’Allemagne qui compte 11 millions d’habitants avec des villes comme Stuttgart, Mannheim, Karlsruhe et Heidelberg, un de leur fief électoral.

Au delà du nucléaire, les revirements politiques d’Angela Merkel sur la Libye ou encore sur la crise de la dette dans la zone euro ont également transformé ces élections régionales en un référendum sur la politique que la chancelière mène depuis un an et demi avec les libéraux du FDP. JPMorgan soulignait toutefois avant le vote que les enjeux étaient surtout locaux, notamment un projet ferroviaire dans la région de Stuttgart.

Trois autres élections régionales auront lieu cette année en Allemagne : le 22 mai dans la cité-Etat de Brême, le 4 septembre dans le Mecklenbourg-Poméranie occidentale et le 18 septembre à Berlin.

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