La dissonance entre membres de la BCE freine la baisse de l’euro

Après un mois de décembre très favorable à la monnaie unique, les positions longues sur l’euro ont sensiblement baissé la semaine dernière
Patrick Aussannaire

L’euro hésite encore à choisir sa tendance. Les investisseurs ont réduit leurs positions longues sur la monnaie unique européenne la semaine dernière, à 14.498 contrats, contre 30.589 contrats traités sur la semaine précédente. «Un renversement important comparé aux positions accumulées tout au long du mois de décembre qui ont fait monter le cours de l’euro en fin d’année», estime la Société Générale. L’euro reste en léger recul de 0,5% contre dollar depuis le début de l’année, de 2% face au yen, et de 1% face à la roupie indienne et au dollar australien.

Pourtant, «un programme d’achat d’actifs de grande ampleur (de la BCE) contribuant à une dépréciation de l’euro paraît la politique la plus efficace mais les réticences internes au Conseil des gouverneurs rendent son activation peu probable à court terme», estime Natixis AM. Les propos moins accommodants prononcés hier par Ewald Nowotny ont ainsi contribué à faire revenir la devise européenne près du seuil de 1,37 contre dollar, alors qu’elle avait chuté à 1,358 il y a une semaine.

«Dans la mesure où les anticipations d’inflation restent bien ancrées, je ne vois pas de nécessité de déclencher une action immédiate», a ainsi indiqué le membre du conseil des gouverneurs. Et de souligner l’amélioration des conditions économiques au sein des pays de la zone ces derniers mois, ainsi que le «signe positif» envoyé par la réduction des liquidités bancaires. «Les propos d’Ewald Nowotny semblent trancher avec le ton prudent adopté par le président Mario Draghi la semaine dernière», estime d’ailleurs Citigroup.

Un jour plus tôt, c’est Sabine Lautenschläger, futur membre allemand du directoire de la BCE en remplacement de Jörg Asmussen, qui avait douché les espoirs de voir la BCE se diriger vers une politique monétaire non conventionnelle. Elle a alerté sur le fait que conserver des taux d’intérêts bas pendant une période prolongée n'était «pas sans risques», et que «l’objectif premier est d’assurer la stabilité des prix dans l’ensemble de la zone euro».

«La BCE semble une nouvelle fois incapable de présenter une vue cohérente sur les marchés financiers et l’état de l'économie de la zone», s’inquiète Citigroup qui suggère de renforcer la communication de l’autorité en publiant les «minutes» de ses réunions afin de permettre aux investisseurs d’y voir plus clair dans la «cacophonie» qui règne dans les propos des membres du Conseil de la BCE.

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