La dette des collectivités locales reste le talon d’Achille de la Chine

Le FMI a révisé ses prévisions de croissance à 7,75% pour 2013 et 2014, et incite Pékin à une réorganisation du financement des collectivités
Patrick Aussannaire

La dette est-elle un problème pour la Chine ? Le FMI a révisé à la baisse hier ses prévisions de croissance du PIB à 7,75% pour cette année et l’année prochaine. En avril, le FMI anticipait une croissance de 8% en 2013 et 8,2% en 2014. Bank of America avait déjà réduit sa prévision de 8% à 7,6% pour 2013 et Standard Chartered de 8,3% à 7,7%. Moody’s a d’ailleurs estimé lundi dans un rapport que la croissance moyenne de l’activité chinoise devrait être comprise entre 7% et 8% d’ici 2017.

Le FMI incite ainsi Pékin à un rééquilibrage de la croissance vers la demande intérieure. «Si la croissance ralentit sensiblement sous l’objectif cette année, un plan de relance devrait alors être mis en place, ciblé sur des mesures de soutien aux revenus des ménages et à la consommation, telles que des réductions dans les contributions sociales, des aides à la consommation, ou des dépenses de sécurité sociale ciblées», estime David Lipton, directeur adjoint du FMI.

Les risques pesant sur l’économie chinoise restent nombreux. «Si la Chine détient toujours des marges de manœuvre politiques et des capacités financières suffisantes pour maintenir la stabilité de sa croissance, même en cas de choc adverse, les marges de sécurité se réduisent et un élan décisif de réformes est nécessaire pour contenir les faiblesses et faire évoluer l’économie vers un chemin de croissance plus soutenable», alerte ainsi David Lipton.

Parmi les risques figure la dette des collectivités locales qui doivent subir «une réorganisation progressive» de leur financement, selon le FMI. Son niveau est estimé à 28% du PIB par le Fonds, et même récemment à 38% par l’ancien ministre des Finances du pays, Xiang Huaicheng. «Le manque de transparence dans la dette hors bilan des gouvernements locaux ajoute à l’incertitude concernant le passif éventuel des investissements non couverts», estimait Moody’s lundi.

Un niveau qui pourrait cependant exploser du fait des nouvelles réglementations imposées par les autorités chinoises à la fois sur le marché immobilier, mais également sur les produits de gestion de fortune (WMP), qui font les beaux jours de la finance de l’ombre en Chine. «Les plus grands perdants des mesures de restriction des WMP ne sont ni les déposants ni les banques, mais un groupe particulier d’emprunteurs: les véhicules de financement des collectivités locales», estime Dragonomics.

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