La crise grecque promet une semaine agitée aux marchés

La correction a été la plus brutale sur les actions, où les banques centrales ne peuvent intervenir directement.
Alexandre Garabedian
MARLENE HASSINE KONQUI

Les marchés financiers connaîtront des journées agitées d’ici au référendum crucial qui doit se tenir en Grèce le 5 juillet sur les conditions de l’aide européenne, comme l’illustre la séance d’hier. D’autant qu’Athènes a franchi une nouvelle étape vis-à-vis de ses créanciers en confirmant, hier, que le pays ne remboursera pas aujourd’hui les 1,6 milliard dus au Fonds monétaire international, un défaut qui ouvre une période de latence de deux mois.

C’est sur les marchés actions, où les banques centrales ne peuvent intervenir directement, que la correction a été la plus brutale. L’indice Euro Stoxx 50 a fini en baisse de 4,21%, à 3.468 points, tandis que le CAC 40 reculait de 3,74% à 4.869,8 points. Aux Etats-Unis, l’indice Dow Jones a abandonné 350,33 points (1,95%) à 17.596,35, tandis que le Nasdaq Composite a cédé 122,04 points (2,4%) à 4.958,47. Les marchés actions n’ont fait qu’effacer le rebond de la semaine dernière, au cours de laquelle l’indice européen avait gagné 4,8% sur fond d’espoir d’un accord avec la Grèce. La baisse a toutes les chances de se poursuivre avant même que l’électeur grec n’ait livré son verdict. «Les marchés corrigeront sans doute de 5% à 10% ; si le référendum débouche sur un non, une baisse plus brutale est probable, de 15%, via le secteur financier», estime Eric Chaney, patron de la recherche et de la stratégie d’investissement chez Axa IM.

Sur les marchés de taux en zone euro, les statistiques de la BCE diront a posteriori si la banque centrale a accru ses rachats de dette pour tempérer le choc. Les rendements à 10 ans italiens et espagnols se sont tendus de 23 pb, ceux du Portugal de 33 pb. De tels mouvements se sont déjà produits au printemps – le 5 mai, le 10 ans espagnol s’était écarté de 27 pb –, et en valeur absolue, les niveaux de taux sont inférieurs à ceux de début juin. En revanche, les spreads avec l’Allemagne se creusent: +36 pb hier pour l’Espagne et l’Italie, portant les écarts de rendements à plus de 150 pb, et même à 223 pb pour le Portugal.

Sur la semaine en cours, «les spreads italiens et espagnols pourraient s’écarter jusqu’à 200-220 pb, soit l’équivalent de 2,5% à 3% en niveaux de rendement», estime Eric Chaney.

Les mouvements sur les changes ont été plus contenus. En toute logique, l’euro devrait aussi se déprécier. Après être tombée à 1,095 dollar (-1,9%), la devise est pourtant remontée en fin de journée, à 1,1189. Comme elle l’avait laissé entendre vendredi, la Banque nationale suisse est quant à elle intervenue pour freiner la hausse du franc, valeur refuge traditionnelle, à 1,038 pour un euro.

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