La Chine multiplie les mesures pour ranimer son marché actions

Le Shanghai Stock Exchange contraint les sociétés cotées à distribuer au moins 30% de leurs résultats nets sous forme de dividendes en numéraire
Patrick Aussannaire

Le marché actions chinois est l’objet de toutes les attentions. A la traîne en termes de performance l’année dernière malgré une économie qui a crû à un rythme d’environ 7,5%, le Shanghai Stock Exchange a édicté hier de nouvelles règles visant à encourager les sociétés rentables cotées à distribuer une part minimum de 30% de leurs résultats nets sous forme de dividendes en numéraire.

A défaut, les sociétés devront justifier de leur manquement, même si aucune sanction financière n’est évoquée. «Seul l’établissement d’un mécanisme de versement de dividendes suffisants et stables pour les sociétés cotées pourra attirer les investisseurs institutionnels de long terme à la recherche de rendements en dividendes stables et de gains en capitaux raisonnables» explique l’opérateur.

Et de justifier ce seuil en estimant qu’il correspond à la proportion moyenne des résultats distribués par les sociétés cotées à Shanghai sur les trois dernières années. Le dividende moyen des sociétés de l’indice de Shanghai est de 2,5%, contre 2,7% pour celles de l’indice MSCI Emerging-Markets.

Une moyenne qui cache cependant une forte disparité, un petit nombre de sociétés «blue-chip», telles que les banques, concentrent les plus larges rémunérations de leurs actionnaires. Les sociétés qui rémunéreront leurs actionnaires à hauteur de plus de 50% de leurs résultats bénéficieront en outre de précieux sésames de la part des autorités lors de leurs opérations de levées de fonds, de fusions-acquisitions, ou dans le cadre d’éventuels plans de restructuration.

Un effort de plus grande transparence sera également demandé aux sociétés concernant notamment l’usage fait du résultat non redistribué, ainsi qu’une communication détaillée sur son rendement attendu. «Des mesures positives pour le marché», estime Wu Kan, gérant chez Dazhong Insurance. D’autant que les autorités avaient déjà réduit l’an passé de moitié à 5% la taxe sur les dividendes pour les actionnaires qui conservaient leurs actions pour une durée supérieure à un an.

Après un plus bas atteint début décembre 2012, la Bourse de Shanghai a depuis rebondi de 17% pour coter à 12,6 fois ses résultats publiés du fait «d’une combinaison d’amélioration des indicateurs économiques et des entreprises, de baisse du volume des nouvelles IPO et d’une plus grande ouverture aux investisseurs étrangers», explique la société d’analyse économique Dragonomics.

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