La Chine dégaine une nouvelle hausse des taux plus vite que prévu

Il s’agit du troisième relèvement depuis janvier. Le chiffre de l’inflation pour le mois de mars est attendu en progression
Antoine Duroyon

La Banque populaire de Chine (PBOC) a choisi un jour férié – la Fête de Quing Ming (la journée nationale de nettoyage des tombes) - pour dévoiler le quatrième relèvement de ses taux d’intérêt depuis octobre et le troisième depuis le début de l’année.

Dans un communiqué publié sur son site internet, la banque centrale chinoise a annoncé un relèvement de 25 points de base du taux de dépôt à un an, à 3,25%. Le taux des prêts à un an sera également rehaussé de 25 points de base, à 6,31%. Ce resserrement monétaire prendra effet demain.

Une décision qui a surpris nombre d’analystes. «Le calendrier de cette hausse spécifique des taux est plus rapide que prévu, étant donné que notre prévision tablait sur un relèvement en mai-juin au moment où l’inflation non corrigée est attendue en fort rebond», indique Morgan Stanley. «Les chiffres de l’inflation du mois de mars doivent être très élevés», estime de son côté China Merchants Bank.

Les chiffres de l’inflation pour le mois dernier doivent être publiés le 15 avril. Le consensus des économistes table sur une accélération de la hausse des prix, à 5,1% sur un an, après une progression de 4,9% en février et en janvier. Cette performance égalerait un plus haut de 28 mois touché en novembre dernier.

Les autorités chinoises ont multiplié les mesures afin de tenter d’endiguer l’envolée des prix. La Commission nationale pour le développement et la réforme, l’organe de planification économique du pays, a ainsi averti samedi dernier que des inspections sur les prix du charbon thermique, utilisé dans la production d'électricité, seraient menées dans certaines provinces cette année et que les hausses de prix intentionnelles seraient punies.

Pékin a également actionné le levier du taux de réserves obligatoires des banques. La banque centrale l’a encore relevé mi-mars de 50 points de base pour le porter à 20%. Mais de l’avis des observateurs, une forte appréciation du yuan se révèle plus que jamais impérieuse.

«L’urgence pour la Chine est désormais beaucoup plus de contrôler les risques de surchauffe de son économie que d’accroître ses parts de marché ou de maintenir sa croissance : la patience des investisseurs qui jouent la hausse du yuan finira sans doute par être récompensée», estimait Schroders début mars dans nos colonnes.

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