
La BoJ déçoit les marchés en maintenant le statu quo monétaire
Les marchés attendent toujours plus des autorités japonaises. Le statu quo annoncé ce matin par la Banque du Japon (BoJ) à l’issue de la réunion mensuelle de son comité de politique monétaire a provoqué une nouvelle réaction négative des marchés. Si la décision de ne pas augmenter la taille d’un programme de rachat d’actifs déjà historiquement ambitieux était largement attendue par les économistes, ces derniers espéraient en revanche un geste de l’autorité nippone concernant une extension de la maturité de ses opérations de financement à 2 ans afin de lutter contre la volatilité excessive constatée sur le marché des obligations d’Etat japonaises (JGB) ces derniers jours.
La BoJ n’a pas non touché au seuil limite de rachats d’actifs immobiliers (J-REITs) de 140 milliards de yens, qui est pourtant aujourd’hui déjà consommé à hauteur de 99%. Et certains économistes nippons attendaient en outre l’introduction d’un programme calqué sur le LTRO de la BCE. «Le statu quo de la BoJ est une vraie déception. Compte tenu de la volatilité sur les marché japonais constatée sur les deux dernières semaines, les marchés espéraient même une politique monétaire encore plus agressive, en plus de l’extension de la maturité», estime même Citigroup.
Conséquence : l’indice Nikkei perdait 1% ce matin à 13.376,60 points après être tombé à 13.310,50 points juste après l’annonce de la BoJ. La baisse atteint 15% depuis le plus haut de 15.627 points du 22 mai. Parallèlement, le yen se renforçait contre l’ensemble des 10 principales devises, et notamment contre dollar à 97,17 et contre euro à 130,29. Les marchés obligataires souffraient également avec un rendement des JGB à 10 ans qui gagnaient 5 points de base à 0,875%. Des mouvements contrariant l’objectif initial de la BoJ de conserver des taux et une devise faibles, et de soutenir le marché actions.
La BoJ a pourtant relevé une amélioration de l’économie japonaise, un jour après la révision à la hausse de la croissance du PIB à 4,1% en rythme annuel. «Les investissements privés continuent à se montrer résistants dans le secteur non manufacturier et semblent avoir achevé leur phase d’affaiblissement dans l’ensemble des secteurs. La consommation privée se montre résistante, soutenue par l’amélioration de la confiance des consommateurs», estime ainsi la banque centrale dans son communiqué. Concernant son objectif confirmé de ramener le taux d’inflation à 2% d’ici deux ans, la BoJ constate «une augmentation des anticipations d’inflation», et estime que l’inflation «devrait progressivement devenir positive».
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