La «bad bank» espagnole trouve ses capitaux

Au 31 décembre, la Sareb pourra absorber les actifs toxiques des banques nationalisées grâce à l’apport de fonds privés mais aussi à une émission de dette
Isabelle Birambaux, à Madrid

La Sareb, la structure de défaisance destinée à isoler les actifs toxiques de l’immobilier issus des banques espagnoles en difficultés, a enfin trouvé les fonds privés nécessaires pour constituer son capital social. Selon le ministère de l’économie, cinq banques espagnoles ont accepté d’y contribuer pour 430 millions d’euros, soit 25% de fonds propres.

Banco Santander apportera 164 millions d’euros en capital, Caixabank 118, Banco Popular 57, Sabadell 66 et Kutxabank 25. Pour le moment, BBVA reste à l'écart, «faute d’un business plan plus détaillé», souligne Francisco Lopez Lubian, professeur de finances à l’IE Business School. Cet apport privé s’ajoute à celui de l’Etat espagnol, qui via le Fonds de restructuration bancaire (Frob) y contribuera à hauteur de 397 millions d’euros. Soit un total de 827 millions d’euros si on inclut les fonds du secteur privé. Mais cette somme ne sera pas suffisante pour la mise en marche de la Sareb. Le reste sera financé grâce à «la dette subordonnée émise par la société», explique Francisco Lopez Lubian.

On parle d’une émission de dette de 1,72 milliard d’euros, soit le double apporté par les banques et le Frob. D’après le quotidien Expansion, les nouveaux actionnaires de la société «souscriront à la dette émise par la société», ce qui fera passer à 656 millions d’euros la part de Santander, 472 millions celle de Caixabank, 264 millions celle de Sabadell, 228 millions celle de Popular et 100 millions la part de Kutxabank.

L’objectif fixé par le Ministère de l’économie est d’obtenir un capital de 3,8 milliards d’euros sur les 5 milliards prévus avant le 31 décembre, date à laquelle seront transférés 44 milliards d’euros d’actifs toxiques des quatres banques espagnoles nationalisées.

Avant cette date, la Sareb réalisera une augmentation de capital où sont attendus des investisseurs privés tels que les compagnies d’assurance Axa, Mapfre, des coopératives et des banques étrangères comme Deutsche Bank et Barclays. Des fonds d’investissement pourraient également y participer.

En février prochain, une seconde augmentation de capital devrait permettre d’intégrer les actifs toxiques des banques qui n’auront pas réussi à se recapitaliser. Luis de Guindos, le ministre de l’Economie s’est félicité de «la bonne réponse du secteur qui permet de prévoir une évolution adéquate et rentable de la Sareb, une société qui gérera un volume d’actifs d’environ 59 milliards d’euros».

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