
Jean-Claude Juncker s’invite dans le référendum grec
La règle voulait que l’exécutif européen n’interfère pas dans une campagne électorale nationale et ne commente pas ses résultats. C’est son président lui-même qui l’a enfreinte hier en prenant clairement parti dans la campagne du référendum en Grèce. «Il faut voter ‘oui’, indépendamment de la question posée», a-t-il répété à trois reprises au terme d’une longue déclaration publique où il a réglé ses comptes avec le gouvernement Tsipras.
«Ce n’est pas un jeu de poker menteur», a dit Jean-Claude Juncker au sujet des négociations des cinq derniers mois. «D’où viennent les insultes, les menaces, les quiproquos, les phrases non terminées…?», a-t-il demandé. Il a accusé le Premier ministre grec et son ministre des Finances d’avoir «brisé de façon unilatérale l’élan» des négociations par l’appel au référendum et «la volonté de faire campagne sur le ‘non’». «Nous avons déplacé des montagnes jusqu’à la toute dernière minute, quand les autorités grecques ont fermé la porte», a-t-il dit.
Dimanche soir, la Commission européenne avait publié la dernière version de la liste d’actions prioritaires en cours de négociation entre les institutions et Athènes, laquelle ne contient, a assuré son président, «pas de coupes dans les retraites». C’est en réalité un régime de préretraite massivement utilisé et permettant de se retirer après quinze années de cotisation seulement, qui avait fait l’objet de très vifs débats. «Nous avons été très flexibles et accepté la demande des autorités grecques d’avoir une période de phasing-out beaucoup plus longue», expliquait hier une source européenne.
L’ambition avouée de la Commission est de relancer une négociation… et de peser non seulement sur l’issue du scrutin, mais sur la question qui sera soumise dimanche aux Grecs. Une stratégie risquée puisqu’elle place Jean-Claude Juncker en opposition frontale avec le principal négociateur côté grec, Alexis Tsipras, qui a appelé à voter «non». «Un ‘non’ voudrait dire que la Grèce dit ‘non’ à l’Europe», a insisté le Luxembourgeois.
En pratique, toutefois, les conséquences de ce «non» sur l’appartenance de la Grèce à l’eurosystème et à l’Union européenne restent indéfinies, une sortie de l’Union ne pouvant intervenir, selon le traité, qu’à la demande de l’Etat membre concerné.
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