Dublin débat de son coût de financement avec les autorités européennes

Le plan de restructuration des banques pourrait ouvrir la voie à une révision de la «prime» de risque versée à l’EFSF
Florence Autret, à Bruxelles

Alors qu’une nouvelle mission des autorités européennes et du FMI s’apprête à plancher cette semaine à Dublin sur la restructuration des banques, le plan esquissé vendredi par le gouvernement irlandais dans la foulée de la publication des stress tests a d’ores et déjà été plébiscité. La Banque centrale européenne a salué «l’évaluation rigoureuse des besoins en capitaux», fixée à 24 milliards d’euros. La recapitalisation annoncée met les banques dans l’«état de solvabilité… pré-requis pour continuer à accéder au refinancement de l’Eurosystème», explique la BCE. La Banque centrale, la Commission et le Fonds monétaire international ont «endossé» le projet de faire d’Allied Irish Banks (AIB) et de Bank of Ireland (BOI) les «deux piliers» du secteur à l’avenir.

Jeudi, le gouvernement irlandais, après de longues discussions avec Bruxelles et Francfort, a souligné la participation probable des détenteurs de dettes subordonnées, dont la valeur faciale pour les six banques s’élevait le 18 février à 6,9 milliards, à la recapitalisation. Les 38 milliards d’euros de dette senior d’AIB et BOI ne seraient en revanche pas menacés. «Une participation des détenteurs d’obligations senior dans les banques du pilier pourrait compromettre les relations de ces banques avec les investisseurs et mettre en danger leur capacité à retourner sur le marché… De plus, il y a un risque possible d’effet domino sur d’autres économies de la zone euro», a estimé la Commission.

La ligne suivie par Dublin pourrait ouvrir la voie à une renégociation des conditions du paquet de 2010. En mars, les Dix-Sept avaient décidé d’abaisser de 300 à 200 points de base la prime facturée à la Grèce et de revoir dans les mêmes termes les conditions d’un futur plan de soutien à un autre pays. Mais le cas de l’Irlande avait été laissé de côté, Berlin et Paris laissant entendre que l’inflexibilité de Dublin au sujet de son impôt sur les sociétés en était la cause. La Commission indiquait vendredi que si «le programme irlandais ne contient aucune disposition sur l’impôt sur les sociétés», en revanche «un lien avait été fait par certains avec les résultats des stress tests». Dans un entretien avec plusieurs journaux européens la semaine dernière, le directeur du Fonds européen de stabilité financière (EFSF), Klaus Regling, a indiqué que «d’autres éléments» que la base fiscale de l’impôt sur les sociétés pourraient être pris en compte dans une renégociation.

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