
Transactis élargit son champ d’action dans les paiements

La Société Générale et la Banque Postale passent à la vitesse supérieure dans les paiements. Les deux groupes, qui s’appuient sur la technologie de Sopra Banking Software, ont décidé d’élargir les activités de leur filiale commune dans la monétique, Transactis. Celle-ci assurera aussi le traitement de l’ensemble des virements et prélèvements européens et internationaux des deux groupes, alors que les évolutions réglementaires et l’apparition de nouveaux acteurs du paiement bouleversent l'écosystème.
La société à 50-50 a été créée en 2007 afin de mutualiser les coûts d’exploitation et de développement des deux banques dans la gestion des automates bancaires, des cartes et des terminaux de paiement chez les commerçants. Quatre ans plus tard, le Crédit du Nord, filiale de la Société Générale, a rejoint le dispositif. A fin 2015, Transactis revendiquait 23,7 millions de cartes dont 60% de Cartes Bleues, 265.000 contrats commerçants et 13.560 DAB/GAB, soit 23% du parc d’automates français. Dans les virements et prélèvements, ses actionnaires pèsent environ un quart du marché français.
«Nous assistons à une convergence progressive du monde de la monétique avec celui du virement/prélèvement. Ce dernier est mû par la même logique d’économies d’échelle», explique Pascal Augé, directeur de Global Transaction & Payment Services à la Société Générale. Le moment était propice. «Nous avons, avec Sopra Banking Software, rénové nos chaînes de traitement sur le virement et le prélèvement ces dernières années. La Banque Postale s’est engagée dans ce processus plus récemment, également avec Sopra, et nous sommes parvenus à la conclusion que nous pouvions mettre nos moyens en commun», poursuit le dirigeant.
Le projet devrait s'étaler jusqu'à fin 2018. De sources syndicales, il impliquera le détachement de 150 salariés Société Générale et 50 prestataires. Il permettrait à la banque d'économiser 5 à 10 millions d’euros, pour un coût initial équivalent. Ces chiffres ne sont pas disponibles pour La Banque Postale.
Les promoteurs espèrent ensuite convaincre d’autres établissements bancaires de rejoindre la plate-forme. Une ambition restée lettre morte en France, où deux autres acteurs se partagent avec Transactis le marché de la monétique : Crédit Agricole Payment Services, qui a pour clients la banque verte, LCL et HSBC France, et Partecis, l’outil commun à BNP Paribas et à BPCE.
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Londres - Le parti britannique d’extrême droite Reform UK ouvre vendredi son congrès annuel dans une ambiance qui s’annonce festive: ses partisans sont de plus en plus convaincus que son chef, l’ex-champion du Brexit Nigel Farage, pourrait devenir le prochain Premier ministre. Reform UK a seulement 4 députés à la chambre des Communes sur un total de 650, mais sa popularité n’a cessé de grandir depuis les dernières élections législatives, qui ont porté les travaillistes au pouvoir en juillet 2024. Depuis des mois, la formation est en tête des intentions de vote dans les sondages et l'écart se creuse avec les travaillistes. Pour Nigel Farage, Reform UK, l’ancien «Brexit Party», est le véritable parti d’opposition au gouvernement. Les prochaines législatives ne sont pas prévues avant 2029 mais, lors des dernières élections locales, en mai, il a remporté des conseils régionaux (12), réussissant ainsi à s’implanter dans les territoires. Et des conservateurs rejoignent désormais les rangs de Reform, comme Nadine Dorries, ministre de la Culture sous Boris Johnson, en 2021 et 2022. «Le parti conservateur est mort», a-t-elle déclaré jeudi en annonçant sa défection. Dans un contexte plus général de montée des extrêmes droites en Europe, le parti affirme compter près de 240.000 membres, contre 80.000 il y a un an. «Il est temps pour nous de passer à l'étape suivante en tant que parti», proclame Nigel Farage dans le programme du congrès, qui se tient vendredi et samedi à Birmingham (centre). Immigration Le leader charismatique de 61 ans prononcera son discours vendredi à 16H00 (15H00 GMT), deux jours après un passage éclair à Washington. Il a témoigné devant le Congrès américain sur le sujet de la liberté d’expression, comparant le Royaume-Uni à la Corée du Nord, et a été reçu dans le bureau ovale par son allié Donald Trump, qu’il se vante d’avoir «toujours soutenu». Le congrès va représenter un moment «important» pour Reform UK et son chef Nigel Farage, commente Anand Menon, politologue à l’université de King’s College à Londres. Reform UK doit montrer «qu’il est professionnel, capable d’organiser un congrès donnant l’impression qu’il pourrait gouverner» le pays, dit-il à l’AFP. Déjà, fin août, le parti a donné une grande conférence de presse sur l’immigration, son sujet de prédilection. Clairement inspiré par Donald Trump, Nigel Farage a promis d’expulser jusqu'à 600.000 migrants en cinq ans s’il était élu. L'été a été marqué par des rassemblements anti-immigration devant des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile en Angleterre. Le gouvernement a accusé Nigel Farage, qui a appelé les Britanniques à manifester, d’attiser les tensions. L’immigration irrégulière, avec la «colère grandissante» qu’elle suscite, représente «une véritable menace pour l’ordre public», a-t-il affirmé. Nigel Farage, l’ex-député européen qui a été si fier d’avoir «obtenu l’indépendance du Royaume-Uni» avec le Brexit, peut-il vraiment devenir le prochain Premier ministre du Royaume-Uni? Pour Anand Menon, «c’est encore loin, mais c’est tout à fait possible». «Homme idéal» Il a réussi à convaincre bon nombre d’anciens électeurs conservateurs, comme Sophie Preston-Hall, propriétaire d’une petite entreprise de recrutement, qui a pris pour la première fois sa carte dans un parti. Pour cette femme de 52 ans, c’est sûr "à 100%": Nigel Farage sera le prochain dirigeant du Royaume-Uni. «C’est l’homme idéal pour le poste. L’ambiance est sans précédent. Nous nous préparons à gouverner», s’enthousiasme-t-elle. Eduqué dans les meilleures écoles privées, Nigel Farage a commencé sa carrière dans la finance à Londres. Cet ancien conservateur, qui a créé le parti UKIP (parti pour l’indépendance du Royaume-Uni) en 1993, a été député européen de 1999 à 2020. Peaufinant désormais son image - on le voit moins qu’avant avec une cigarette ou une bière à la main -, il a vu son capital sympathie augmenter en 2023 après un passage dans l'émission de télé-réalité «I’m a celebrity», durant laquelle il a notamment été enfermé dans une boîte avec d'énormes serpents, et ce alors qu’il était dans un creux de sa carrière politique. Commentateur sur la chaîne conservatrice GB News, il est suivi sur TikTok par 1,3 million d’abonnés, plus que toute autre personnalité politique britannique. Caroline TAÏX © Agence France-Presse