
Les lettres et manuscrits : un micro-marché développé par Aristophil
La société Aristophil, spécialisée sur le marché des lettres et manuscrits, a vu le jour en 2003 et doit son expansion à un homme, Gérard Lhéritier. Elle compte aujourd’hui environ 16.000investisseurs. Pour des raisons de confidentialité, nous n’avons pas pu connaître le montant total collecté à ce jour. Seul indice, les Lloyd’s couvrent les principales collections pour un montant de plus de 425millions. C’est au sein des Musées des lettres et manuscrits de Paris et Bruxelles, fondés également par Gérard Lhéritier, que sont exposées les plus belles pièces, environ 1.000en France sur les 80.000conservées.
Commercialisation. Aristophil s’appuie sur le groupe Finestim, distributeur exclusif comptant environ 800 professionnels pour commercialiser les conventions d’Aristophil en France, en Suisse, en Belgique et, prochainement dans les DOM-TOM, selon le site du groupe. Une commercialisation en France qui s’opère en dehors de toute régulation de l’AMF.
Cette dernière a d’ailleurs été contrainte de retirer de son site les deux communiqués à travers lesquels elle mettait en garde les particuliers sur l’offre Cofexa, Codexa, Prismary’s ainsi que Coralys, arguant du fait qu’Aristophil, et notamment Fininvest, n'étaient pas autorisées à fournir des services de conseil en investissements ou à faire du démarchage en France. Ce retrait s’est imposé à l’AMF à la suite du jugement du tribunal de grande instance de Paris du 3 octobre 2007, qui disculpe Gérard Lheritier des chefs d’inculpation de démarchage ou appel public à l'épargne sans information préalable conforme du public et gestion de rentes viagères et de biens. L’AMF n’a pu apporter une motivation juridique sur la qualification de ces contrats et des éléments desquels il ressortirait que les conventions relatives à Coralys et Cofexa détermineraient une gestion pour compte de tiers ou que ces produits constitueraient des propositions d’investissement par appel public à l'épargne.
C’est une seconde victoire pour le PDG de la société Aristophil, après avoir bénéficié d’un non-lieu dans l’affaire d’escroquerie des timbres de Monaco. Liliane Rabault, directrice du développement chez Aristophil, indique néanmoins que «la société est attentive à la manière dont sont commercialisés les contrats même si les commerciaux ne sont pas légalement soumis aux obligations de conseil, inhérentes à la distribution d’un produit financier. Nos conventions ne doivent pas être vendues comme des produits à rendement mais comme un placement de diversification original qui permet à l’investisseur de détenir un fragment de l’Histoire. Une assurance responsabilité civile professionnelle (RCPro) souscrite auprès de CNA Insurance Compagny Limited couvre les distributeurs, notamment pour défaut de conseil». La société souhaite développer son réseau de distribution par des institutionnels. «A ce titre, Axa Gestion Privée commercialise depuis 2011 nos contrats», poursuit-elle, démontrant que ces deux entités ont fait table rase de leurs différends puisque c’est Axa qui avait signalé à l’AMF les activités d’Aristophil. Néanmoins, Axa n’a pour l’heure pas encore fait souscrire un contrat auprès de ses clients.
Les contrats. «Aristophil a revu le modèle économique de ses conventions depuis 2006 afin de renforcer le schéma de distribution», précise Liliane Rabault. Ainsi, pour éviter toute assimilation à un produit financier, il n’est plus question de cession temporaire de l’usufruit de sa collection par l’investisseur moyennant un rendement annuel de 9,85% par année d’exploitation. Aristophil propose aujourd’hui l’acquisitionde lettres et manuscrits en pleine propriété à travers deux modèles de convention.
Les collectionneurs désireux de se constituer une collection personnelle d’un montant minimum de 15.000 euros s’orienteront vers la convention Amadeus. La seconde, Coralys, qui représente plus de 70% de sa collecte, est basée sur le principe de l’indivision: Aristophil se porte acquéreur d’une collection ou d’une pièce d’une grande valeur et met en place une indivision. Les souscripteurs peuvent y participer en acquérant des parts, pour un montant minimal de 1.500euros - 60.000euros étant investis en moyenne. La convention comprend l’acte notarié d’indivision, le contrat de vente des parts d’indivision, ainsi que le contrat de conservation et de garde.
Pour prendre l’exemple de la collection en cours de Saint-Exupéry d’une valeur de 16.500.000 euros divisée en 11.000parts, l’investisseur acquiert une quote-part indéterminée de propriété sur la collection et doit adhérer à l’association du Musée des lettres et manuscrits dont la cotisation sur cinq ans est de 150euros. A travers la convention d’indivision, un gérant, choisi par Aristophil, est mandaté pour gérer l’indivision avec les tiers. Il perçoit un défraiement de 500 euros par an. La convention d’indivision stipule que «le gérant peut notamment céder temporairement à titre onéreux l’usufruit du bien indivis à une société spécialisée dans l’exploitation de ce type de biens». Aristophil est dépositaire de la collection, en assure le stockage, la conservation et surtout la valorisation pendant toute la durée de la détention.
Une sortie à quel prix ? Le contrat est d’une durée minimum de cinq ans renouvelable par tacite reconduction. «Dans 66% des cas, les clients prorogent les conventions à l'échéance», note la directrice du développement. En revanche, les premiers contrats Codexa et Cofexa ont tous été dénoués: « Les collections ont été vendues à des collectionneurs ou font partie d’immobilisations réservées aux deux musées ou ont encore été réparties dans des collections, les autres ayant été vendues à l’étranger vers les filiales en fonction des affinités linguistiques et culturelles. »
Au terme de la convention, plusieurs options s’offrent à l’indivision: conserver la collection, la vendre sur le marché ou, dernière option, la vendre à Aristophil. En effet, c’est l’indivision qui promet de vendre à la société la collection au terme des cinq ans, et non Aristophil qui s’engage à racheter la collection. Le contrat stipule que le prix de cession à Aristophil sera alors au minimum supérieur de 8% par an au prix d’acquisition, soit 40% sur 5 ans, un taux d’apparence très alléchante.
Toutefois, si la société affirme avoir racheté toutes les collections jusqu'à présent, ce rachat n’est pas du tout garanti. En cas d’effondrement du marché, l’investisseur peut se trouver bien démuni avec une part de propriété indivise de la collection qu’il ne détient même pas physiquement. Le modèle développé par Aristophil interpelle: acheter, vendre et puis racheter à un prix plus élevé qu’initialement. «La société prend souvent le risque d’acheter les manuscrits ou les collections avant de les avoir revendus de sorte que comme tous, nous effectuons une marge lors des reventes, à partir d’un stock qui a été expertisé.Nous achetons et revendons les collections grâce à nos fonds propres. C’est le savoir-faire d’Aristophil», explique Liliane Rabault.
Sous couvert de ce savoir-faire et du fait que le placement n’est pas un produit financier, il est impossible de connaître le prix initial d’achat d’une pièce et son prix de vente aux investisseurs, et encore moins les marges ainsi que les frais de cet investissement tout compris. Ce manque de transparence laisse la place à des suppositions de la part de CGP qui craignent que les anciennes collections soient rachetées par les nouvelles.
La question de la valorisation.Une autre interrogation concernela progression du prix. En effet, les investisseurs seraient assurés de détenir une collection dont la valeur intrinsèque croît annuellement de 7 à 9% (9,90% selon une évaluation de la société d’après des ventes enregistrées entre 1980-90 et 2010). Cette évolution repose principalement sur la raréfaction de l'écrit scriptural et la rareté, le caractère unique et la qualité de l'œuvre ainsi que son auteur. Des intervenants sur ce marché de niche -et donc parties prenantes- s’accordent sur cette évolution jusqu'à présent importante à condition que la lettre ou le manuscrit aient bien entendu un intérêt.
Toutefois, pour développer ce micro-marché, Aristophil ne se contente pas de cette valorisation intrinsèque et souhaite démocratiser l’accès au patrimoine écrit. C’est donc également à travers cet objectif louable passant par la médiatisation des pièces que celles-ci prendraient de la valeur. Gérard Lhéritier a su s’entourer de personnalités politiques ou artistiques pour assoir sa crédibilité et le bien-fondé de son entreprise auprès du public. A cet effet, la société a organisé les premières Rencontres internationales des lettres et des manuscrits entre les 12 et 14octobre derniers.
D’autres professionnels se sont insinués sur le créneau en proposant également des lettres et manuscrits aux investisseurs par l’intermédiaire de CGP. C’est le cas de la société Artecosa, créée en 2008, qui se présente comme un marchand de lettres et manuscrits et libraire. Les pièces sont vendues en pleine propriété et sans recourir à l’indivision, les investisseurs-collectionneurs choisissant de les détenir directement ou de confier leur conservation à la société. Nous n’avons toutefois pas eu accès aux conventions conclues avec l’investisseur. Les montants investis s'élèvent en moyenne entre 1.000et 35.000 euros. La société vient par ailleurs de lancer un fonds de droit luxembourgeois, Library Art Fund, dont le prix de souscription est de minimum 125.000 euros.
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États-Unis : plus de 300 Sud-Coréens arrêtés dans une usine Hyundai-LG sur le point d’être rapatriés
Séoul - Les plus de 300 Sud-Coréens arrêtés jeudi dans une usine aux Etats-Unis par la police de l’immigration vont bientôt être libérés et rapatriés dans leur pays, a annoncé dimanche Séoul. «Grâce à la réponse rapide et unie… les négociations pour la libération des travailleurs arrêtés ont été conclues», a déclaré dimanche Kang Hoon-sik, chef de cabinet du président Lee Jae Myung. «Il ne reste plus que les procédures administratives. Une fois celles-ci terminées, un vol charter décollera pour rapatrier nos ressortissants», a-t-il ajouté. Samedi, Séoul avait estimé leur nombre à «plus de 300". La police de l’immigration américaine a annoncé vendredi avoir mené jeudi un raid dans une usine de fabrication de batteries pour automobiles des groupes sud-coréens Hyundai et LG Energy Solution à Ellabell, dans l’Etat de Géorgie (sud-est). Les personnes interpellées sont soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Il s’agit de l’opération la plus importante jamais menée sur un seul site dans le cadre de la campagne d’expulsion d’immigrés initiée par le président américain Donald Trump. 475 personnes au total ont été arrêtées dans l’usine. «On leur donne à manger et on leur permet de prendre une douche, mais les conditions (de rétention NDLR) sont mauvaises», a depuis affirmé à l’agence de presse sud-coréenne Yonhap un responsable d’un sous-traitant de LG Energy Solution, qui s’est entretenu avec l’un des travailleurs arrêtés. Selon lui, ils ne sont pas menottés. Des images du raid, diffusées par les autorités américaines, ont montré des employés arrêtés, menottés et avec des chaînes aux chevilles, en train d’embarquer dans un bus de transport privé. Un cadre supérieur de LG Energy Solution s’est envolé dimanche pour la Géorgie. «La priorité immédiate est la libération rapide de nos employés LG Energy Solution et de ceux de nos entreprises partenaires», a déclaré Kim Ki-soo aux journalistes avant de monter à bord de l’avion. Environ 250 des personnes arrêtées seraient des employés de sous-traitants de LG Energy Solution, et Sud-Coréens pour la plupart, avait indiqué samedi l’entreprise. Et 47 (46 Sud-Coréens et un Indonésien), sont des salariés directs de LG, selon l’entreprise. Vendredi, Hyundai avait dit penser qu’aucune des personnes arrêtées n'était «directement employée» par le groupe. Quatrième économie d’Asie, la Corée du Sud est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. En juillet, Séoul avait promis d’investir 350 milliards de dollars aux Etats-Unis, à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. © Agence France-Presse