
DNCA paie 420.000 euros un accord de composition avec l’AMF

Dans le cadre d’un accord de composition admistrative conclu le 6 juillet dernier, la société de gestion DNCA Finance a réglé la somme de 420.000 euros au Trésor Public. Cet accord fait suite à un contrôle de l’Autorité des marchés financiers en 2014 du respect de ses obligations professionnelles. A son terme, le contrôle a révélé des lacunes du dispositif de conformité et de contrôle interne. «L’exigence de l’utilisation en permanence de moyens humains adaptés et suffisants n’était pas remplie», a pointé l’AMF, en indiquant qu’aucun préposé n’était exclusivement dédié au contrôle permanent. En outre, a-t-elle indiqué, «la personne dédiée au contrôle permanent avait en charge des fonctions qui pouvaient remettre en cause son indépendance». DNCA ne disposait pas d’un dispositif effectif de contrôle périodique depuis 2011 alors même que la forte croissance des encours gérés par la société nécessitait la mise en œuvre d’une fonction de contrôle périodique distincte et indépendante de ses autres fonctions et activités. «Par ailleurs, l’organisation mise en place par DNCA n’était pas conforme à celle décrite dans le programme d’activité en vigueur», a constaté le régulateur.
La mission de contrôle a fait état, en juin 2014, que les procédures listées dans le manuel de procédures de la société DNCA présentaient aussi un caractère peu opérationnel et que de nombreux dysfonctionnements ayant trait au respect des contraintes d’investissement de ses OPCVM et de ses mandats de gestion, à la connaissance de ses clients ainsi qu'à la qualité de l’information adressée à ces derniers, ont été relevés. Enfin, concernant les obligations de la connaissance des clients auxquels est fourni le service de gestion de portefeuille, l’examen des questionnaires d’entrée en relation avec les clients – permettant de vérifier le caractère adéquat du service de gestion fourni par la société à ses clients – démontre le caractère incomplet desdits questionnaires pour un nombre significatif de cas de l’échantillonnage retenu. S’agissant de la qualité de l’information adressée aux clients, l’analyse du site internet de la société DNCA, principal vecteur de communication à destination des clients non professionnels, ainsi que divers documents juridiques, promotionnels ou supports publicitaires destinés aux clients potentiels, laissaient apparaître une présentation déséquilibrée des caractéristiques des OPCVM commercialisés par la société DNCA.
Après avoir fait part de ses observations et réglé la somme, DNCA s’est engagé à maintenir «un dispositif de conformité et de contrôle interne doté des moyens humains et matériels suffisants, des procédures opérationnelles, des plans de contrôle et des contrôles formalisés». La société de gestion a également indiqué qu’elle s’assurerait du respect des contraintes d’investissement des mandats de gestion et des règles d’investissement des OPC et, concernant la connaissance des clients auxquels est fourni le service de gestion de portefeuille, de maintenir un dispositif d’entrée en relation et de catégorisation des clients.
S’agissant de la qualité de l’information transmise aux clients, aux prospects ainsi qu’aux distributeurs à travers des documents juridiques (prospectus) ou commerciaux, la société s’est aussi engagée à s’assurer de la mise en œuvre de procédures visant à fournir une information exacte, claire et non trompeuse, permettant de présenter de manière détaillée la stratégie d’investissement des fonds et de la société; et compléter l’information donnée à ses clients sous mandat ou porteurs de parts, notamment afin de la présenter de manière équilibrée et intelligible lorsqu’elle est adressée, directement ou par le biais de distributeurs, à des investisseurs considérés comme non-professionnels au sens de la directive Marché des instruments financiers (dite «directive MIF»).
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Népal: Sushila Karki, la nouvelle Première ministre, s'affiche au chevet des victimes des émeutes
Katmandou - La Première ministre du Népal Sushila Karki a réservé samedi sa première sortie aux blessés des émeutes meurtrières du début de semaine, au lendemain de sa nomination à la tête d’un gouvernement chargé d’organiser des élections en mars prochain. Dans une capitale Katmandou où la vie revient lentement à la normale, Mme Karki a visité plusieurs hôpitaux, au chevet des victimes de la répression ordonnée par son prédécesseur KP Sharma Oli, contraint à la démission. Au moins 51 personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessés lors de ses troubles, les plus graves depuis l’abolition de la monarchie en 2008. Nommée vendredi soir après trois journées de tractations, l’ex-cheffe de la Cour suprême a entamé au pas de charge son mandat à la tête d’un gouvernement provisoire. Sitôt investie, le président Ramchandra Paudrel a ordonné la dissolution du Parlement et convoqué le 5 mars 2026 des élections législatives, une des revendications des jeunes contestataires réunis sous la bannière de la «Génération Z». L’agenda de la première femme chargée de diriger le Népal s’annonce chargé et sa mission difficile, tant sont nombreuses les revendications des jeunes qui ont mis à bas l’ancien régime. Sa nomination a été accueillie comme un soulagement par de nombreux Népalais. «Ce gouvernement provisoire est une bonne chose», s’est réjouie Durga Magar, une commerçante de 23 ans. «On ne sait pas ce qu’il va se passer à l’avenir mais on est satisfaits (...) et on espère que la situation va maintenant se calmer». «La priorité, c’est de s’attaquer à la corruption», a poursuivi la jeune femme. «On se moque de savoir si c’est la Génération Z ou des politiciens plus âgés qui s’en occupent, il faut juste que ça cesse». «Je pense que cette femme Première ministre va (...) faire avancer la bonne gouvernance», a pour sa part estimé Suraj Bhattarai, un travailleur social de 51 ans. Partie lundi de la colère suscitée par le blocage des réseaux sociaux, la fronde a débordé en révolte politique contre un gouvernement jugé corrompu et incapable de répondre à ses aspirations, notamment en matière d’emploi et de niveau de vie. Couvre-feu allégé Plus de 20% des jeunes népalais de 15 à 24 ans sont au chômage, selon les estimations de la Banque mondiale, et le produit intérieur brut (PIB) annuel par habitant frôle les 1.450 dollars. La répression meurtrière des cortèges de protestataires a précipité les événements. Mardi, les manifestants ont déferlé dans les rues de Katmandou et systématiquement incendié ou mis à sac tous les symboles du pouvoir: Parlement, bâtiments ministériels, résidences d'élus... Incarnation des élites, le Premier ministre KP Sharma Oli, 73 ans, quatre fois Premier ministre depuis 2015, n’a eu d’autre choix que de démissionner. Le chef du Parti communiste (maoïste) menait depuis 2024 une coalition avec un parti de centre gauche. Quelques heures après la prestation de serment de la nouvelle Première ministre, l’armée a allégé samedi matin le couvre-feu en vigueur dans la capitale et les autres villes du pays. A Katmandou, chars et blindés se sont faits plus discrets, les commerces et marchés ont retrouvé leurs clients et les temples leurs fidèles. Sushila Karki a travaillé samedi à la composition de son gouvernement, selon son entourage. Plusieurs ONG de défense des droits humains, dont Amnesty International ou Human Rights Watch, l’ont appelée samedi à mettre un terme à la culture de «l’impunité du passé». L’une de ses tâches immédiates sera aussi d’assurer le retour à l’ordre dans tout le pays. A commencer par remettre la main sur 12.500 détenus qui ont profité des troubles pour s'évader de leurs prisons et étaient toujours en cavale samedi. Paavan MATHEMA et Bhuvan BAGGA © Agence France-Presse -
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