
Chaud devant !

Ce premier numéro de L’Agefi Actifs en 2017 sacrifiera à la tradition. Toute l’équipe qui participe à la réalisation de ce magazine vous souhaite, avec l’auteur de ces lignes, une excellente année. Attendons-nous à ce qu’elle soit riche en événements et soyez sûrs que nous la rendrons riche en enseignements.
Justement, il semble que le terreau de ces derniers temps soit propice à des évolutions de taille. Les organisations et autres associations qui gravitent dans l’univers du patrimoine, quelle que soit sa nature, ne s’y sont pas trompées. Et si « lobbying » est un terme anglais, sa plus belle pratique est clairement française ces derniers mois. Soyons reconnaissants aux sujets de sa Majesté d’avoir dans leur (petite) majorité tiré les premiers. Car le Brexit a, semble-t-il, fait l’effet d’un électrochoc de ce côté-ci du Channel. Il aura été à l’origine d’un déchaînement de préconisations et autres propositions d’organisations hexagonales chargées de défendre les dossiers de ceux qu’ils représentent. Dans le monde de la finance, c’est un peu comme si on avait pris conscience des atouts de notre pays, mais également, naturellement, de ses handicaps. Voilà qui justifie qu’une organisation comme Paris Europlace ait notamment planté ses banderilles dans le domaine de la fiscalité. Ce qui s’entend parfois au plus haut niveau, comme l’ont prouvé les ajustements in extremis dans le projet de budget 2017 avant Noël. L’Assemblée nationale a ainsi consenti – partiellement certes – à ne pas revenir sur le cadre avantageux de la loi Macron concernant la fiscalité des plus-values réalisées sur les actions gratuites. Mais en matière de lobbying, il faudra savoir remettre l’ouvrage sur le métier, comme le démontre l’alourdissement de la taxe sur les transactions financières qui lui, a été maintenu.
L’union faisant la force, dans quelques jours, ce sera à l’Association française de la gestion financière de reprendre son bâton de pélerin avec la présentation de son Livre blanc sur l’épargne retraite. Gageons que celui-ci fera écho aux propositions que Paris Europlace a récemment adressées aux candidats à la future élection présidentielle, et dont une partie est consacrée à ce sujet.
Mais ces deux organisations ne seront pas les seules à monter au créneau. En 2017, les associations de conseillers en gestion de patrimoine en feront sans doute de même sur des sujets contre lesquels elles ont déjà ferraillé en 2016, aux côtés de l’AFG ou des assureurs. On pense naturellement au réglement Priip qui, si l’on s’en réfère à d’éminents spécialistes du sujet, a connu un coup d’arrêt l’an passé à quelques semaines du gong, ce qui n’a pas empêché la situation d’être restée au point mort. Autrement dit, rien n’a vraiment été revu. Le plat jugé indigeste est bien reparti en cuisine, mais il risque de revenir tel quel un an plus tard. Chaud devant !
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