
Monext, la petite boîte qui attire les grands

Le secteur des paiements est porteur, certes, mais Monext ne se contente pas de se laisser porter. Cette filiale du Crédit Mutuel Arkéa qui gère l’acceptation de 80 moyens de paiement, l’acquisition des flux de nombreux commerçants en magasins et en ligne, mais aussi l’émission de 30 millions de cartes bancaires pour plus d’une vingtaine de banques et de fintechs (dont Lydia, Nickel ou Swile), détient désormais une part de marché proche de 45 % des paiements par carte en France. Au total, Monext a traité en 2021 5,2 milliards de transactions, soit une hausse de 24 %, sur un total de 13,2 milliards de transactions (+12 %) enregistrés par le Groupement Carte Bancaire. « En 2022, le chiffre devrait dépasser les 6 milliards d’opérations. Cela représente une progression de plus de 20 %, souligne Frédéric Diverrez, membre du comité exécutif en charge du pôle BtoB et services spécialisés de Crédit Mutuel Arkéa. Cette croissance s’explique par le fort développement de nos clients, qui nous embarquent avec eux, mais aussi par l’augmentation des transactions sans contact qui viennent remplacer les espèces et par le fait que certains clients qui nous ont rejoints en 2021 auront réalisé en 2022 une première année pleine. »
Cette croissance touche toutes les activités : les opérations online, avec plus de 800 millions de transactions, l’activité en points de vente, pour 2,6 milliards de transactions, et l’activité d’émission, qui atteint les 975 millions de transactions, la différence étant constituée des transactions traitées en acquisition pour le compte des établissements acquéreurs. L’offre complète a de quoi séduire autant les marchands que les banques et les fintechs. Parmi ses 12.000 clients, toutes prestations confondues, Monext compte par exemple Amazon depuis plus de dix ans et d’autres grands noms du e-commerce, comme Veepee, Cdiscount ou Showroomprive.com. L’entreprise a accueilli récemment La Redoute et les Taxis G7, par exemple. En 2020, c’est la DGFiP, alias le Trésor public, qui avait choisi Monext pour gérer les paiements en ligne et l’acquisition, via BNP Paribas, la banque chef de file. Un service qui permet aux citoyens de régler les prestations publiques (cantine, crèche…) ou les amendes aussi facilement qu’un achat en e-commerce.
Souplesse des paiements
Outre la diversité de son offre, Monext investit beaucoup sur l’innovation. C’est d’ailleurs ce qui lui a permis d’attirer plusieurs enseignes de la grande distribution après avoir développé pour E. Leclerc une méthode de traitement des paiements « on us », c’est-à-dire en les routant directement de la banque émettrice vers la banque du marchand sans passer par un réseau de paiement intermédiaire comme le Groupement CB. « Cela nécessite que les commerçants négocient des accords bilatéraux avec tous les émetteurs en France, précise Frédéric Diverrez. Et c’est ce qui permet à nos solutions d’optimiser les circuits de routage des paiements. » Grâce à cette offre, Monext a pu gagner Carrefour, Intermarché ou Système U comme clients, pourvoyeurs de gros volumes de transactions.
En raison de sa proximité avec le commerce, Monext se focalise sur l’innovation utile qui permettra aux marchands de se développer tout en réduisant le coût des paiements. La nouveauté la plus récente, stimulée par la crise sanitaire, est le SoftPOS, ou terminal de paiement mobile, développé avec DejaMobile, qui permet de transformer n’importe quel smartphone en terminal de paiement. Une petite révolution pour les commerçants de toutes tailles. L’offre est en phase pilote auprès des clients commerçants du Crédit Mutuel Arkéa. Quant à l’offre de paiement mobile (dématérialisation de la carte bancaire dans le téléphone), elle est largement déployée auprès des clients banques traditionnelles et des fintechs.
Le chiffre d’affaires de 2021 a atteint les 92,3 millions d’euros, en progression de 8,6 % par rapport à 2020. Monext vise désormais une croissance internationale. Présente en Europe pour accompagner ses clients français à l’étranger, l’entreprise envisage d’offrir ses services directement dans d’autres pays. Déjà implantée au Portugal, Monext lance son activité en Belgique et finalise son plan de conquête. Discrétion et efficacité.
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