
Le Crédit Mutuel Arkéa investit dans le crowdfunding immobilier
Les activités de crowdfunding vont-elles connaître une phase de consolidation, notamment s’agissant de l’immobilier ? Fondateur de Koregraf, ex-Crowdfunding-immo, Vincent Sillègue le pense, compte tenu des risques pris par certains acteurs. Il souligne également la différence entre des acteurs du crowdfunding intervenant dans l’immobilier aussi bien que dans d’autres secteurs – biotech, éolien – et Koregraf, qui se cantonne volontairement au financement de la construction de logements ou bureaux.
La plate-forme, qui finance des opérations dans tout l’ouest de la France, vient de procéder à une augmentation de capital de 1,45 million d’euros, à laquelle ont participé deux banques, dont le Crédit Mutuel Arkéa, et d’autres investisseurs. L’autre établissement bancaire reste inconnu. Au total, les investisseurs extérieurs détiennent désormais 24% de la plate-forme.
Cette levée de fonds «permettra d’amplifier les opérations de crowdfunding immobilier», souligne le communiqué de l’entreprise. A fin 2016, elle a levé 4,8 millions d’euros, participant au financement de 17 projets depuis son lancement en 2015. Et l’activité s’accélère, puisque 4 millions supplémentaires pourraient s’ajouter cette année. La durée moyenne d’investissement est de 16 mois, sachant que les souscripteurs sur la plate-forme s’engagent a priori pour trois ans, mais bénéficient le plus souvent d’un remboursement anticipé. Huit programmes ont déjà été remboursés.
Le rendement annuel offert est de «8 à 10%», Vincent Sillègue soulignant l’absence de défaillance subie par les investisseurs passant par Koregraf, ce qui est loin d’être le cas pour ceux ayant choisi des acteurs de plus grande taille. Il met en avant la possibilité d’investir indirectement dans l’immobilier tout en bénéficiant d’une fiscalité favorable, puisque les rémunérations offertes en crowdfunding bénéficieront de la flat tax à 30%.
Le fondateur de Koregraf voit son marché progresser au cours des années à venir. Trois raisons à cela. D’abord, les délais de production s’allongent dans la promotion immobilière, compte tenu de techniques plus complexes et de nombreux recours. «Il peut s’écouler sept ans entre l’obtention du permis de construire et l’achèvement des travaux», souligne-t-il. Ensuite, sous l’effet de la concurrence, les marges des promoteurs s’érodent, ils cherchent à compenser par une augmentation des volumes. Enfin, les banques exigent des promoteurs des fonds propres plus importants, sous l’effet de la régulation.
Plus d'articles du même thème
-
Crowdfunding : Bricks.co obtient l’agrément PSFP
L’ancienne plateforme de royalties immobilières bascule dans le règlement européen du financement participatif. Des changements techniques sont prévus, notamment la fin du coupon à taux variable et l’exclusion du rendement variable dans ses communications. -
The Clique obtient son agrément de prestataire de services en financement participatif
La plateforme base son développement sur une vision traditionnelle du crowdfunding, orientée BtoC, avec le moins d’intermédiation possible. -
Crowdfunding : «70% de nos collectes proviennent des CGP»
La société de gestion Vatel Capital accélère la digitalisation de sa filiale de financement participatif. Entretien avec son équipe.
Sujets d'actualité
- Société Générale : le mythe têtu de la «création de valeur»
- La Société Générale dévoile des ambitions décevantes pour 2026
- Après les années Oudéa, Slawomir Krupa met la Société Générale au régime sec
- L’ancien patron de la Bred, Olivier Klein, arrive chez Lazard
- La zone euro se dirige vers la récession
Contenu de nos partenaires
-
Exclusif
Séisme au Maroc: dans les coulisses du jour le plus long de Mohammed VI
L'Opinion a reconstitué les premières heures post sinistre du roi du Maroc pour répondre à la catastrophe naturelle la plus mortelle de son règne -
Spécial Pologne
« Les Russes veulent revenir » - la tribune d'Eryk Mistewicz
« Il y a 30 ans, le dernier soldat soviétique a quitté la Pologne. À en croire les idéologues de Poutine, les Russes aimeraient aujourd'hui retourner en Pologne et dans toute l'Europe centrale. Nous faisons tout, nous, Polonais et Ukrainiens, Français aussi, tous en Europe et aux États-Unis, pour les en empêcher », explique le président de l'Instytut Nowych Mediówryk. -
Editorial
Antonio Guterres, le prophète de malheur qui ne fait peur à personne
Le Secrétaire Général de l’Onu va crescendo dans les prévisions apocalyptiques