
Une porte de sortie s’entrouvre enfin pour les actionnaires de Carrefour

Si le ministre de l’Economie n’est «pas favorable a priori» au rachat de Carrefour par Couche-Tard, les actionnaires du groupe français n’ont pas la même réticence. Malgré les interrogations sur la logique de l’opération, le cours de l’action Carrefour a bondi de 13,42% mercredi à 17,54 euros, niveau inconnu depuis l’été 2019. «Ne voyant pas le plan stratégique [de Carrefour, ndlr] pleinement porter ses fruits, bon nombre d’investisseurs commençaient à perdre patience et se montrent même peu regardants sur l’identité de l’acquéreur», indique un analyste.
La perspective d’une offre potentielle à 20 euros, principalement en numéraire, comme l’a précisé Couche-Tard, a entrouvert une porte de sortie. Certains investisseurs ont également préféré vendre dès hier, même en dessous des 20 euros espérés, pour ne pas avoir à recevoir par la suite des actions Couche-Tard libellés en dollars canadiens.
L’intérêt de Couche-Tard ouvre aussi de nouvelles perspectives aux trois actionnaires de référence de Carrefour. «Les familles Moulin, Diniz et Arnault, qui regroupent 23% du capital de Carrefour, sont désireuses de monétiser leur participation», rappellent les analystes de Bryan, Garnier & Co. Plus gros, et potentiellement mieux valorisé s’il venait à bénéficier des multiples de Couche-Tard, le groupe fusionné offrirait une cession plus avantageuse. Sachant que ce type d’occasion ne se présente pas tous les matins.
Jusqu’à présent, les trois grands actionnaires ont été assez peu vernis chez Carrefour. Le Groupe Arnault est investi au capital de Carrefour depuis 2007, à une époque où le cours de Bourse du distributeur français tournait autour des 50 euros. Les dividendes perçus et des financements structurés ont permis de réduire le prix de revient du Groupe Arnault, même si celui-ci n’a jamais été dévoilé. Avec une sortie à 20 euros, le groupe de Bernard Arnault s’en sortirait bien. Abilio Diniz et la famille Moulin (propriétaire des Galeries Lafayette) sont entrés plus tardivement, à des cours inférieurs à celui du Groupe Arnault, mais leur investissement n’est pas plus heureux pour autant.
Galfa, la holding de la famille Moulin qui porte la participation dans Carrefour, n’a pas souhaité commenter. Pas de commentaire non plus chez Abilio Diniz et du côté du Groupe Arnault.
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