
Siemens Energy boucle le refinancement de son OPA sur sa filiale espagnole

Siemens Energy a souhaité agir vite pour refinancer sa montée à 100% au capital de sa filiale espagnole Siemens Gamesa Renewable Energy (SGRE). L’énergéticien allemand a annoncé mercredi soir avoir réalisé avec succès une augmentation de capital d’un montant brut de 1,26 milliard d’euros pour y contribuer. L’opération, coordonnée par Citigroup et la Société Générale, aidés par HSBC, UniCredit et Kepler Cheuvreux, s’est traduite par un placement de près de 72,7 millions d’actions nouvelles auprès d’investisseurs institutionnels via la constitution accélérée d’un livre d’ordres. Les titres ont été placés au prix unitaire de 17,32 euros, ce qui fait ressortir une décote de 5% par rapport au cours de clôture de mercredi.
Le capital social de l’entreprise augmentera ainsi de 10% pour atteindre 799,3 millions d’euros. Les nouveaux titres, émis avec suppression du droit de souscription des actionnaires existants, seront admis à la Bourse de Francfort le 21 mars prochain pour un début des négociations attendu le 23 mars. Siemens Energy s’est en outre engagé à respecter un «lock-up» de 90 jours, période durant laquelle il lui sera interdit d’émettre de nouvelles actions ou des instruments financiers convertibles en actions. Le conglomérat Siemens, premier actionnaire de l’énergéticien scindé de sa maison mère à l’automne 2020, a précisé que sa participation allait passer de 35% à 32% à l’issue de cette opération à laquelle il n’a pas pris part.
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Une radiation effective depuis mi-février
«L’augmentation de capital a été sursouscrite près de quatre fois», a commenté dans un communiqué Maria Ferraro, directrice financière de Siemens Energy, en remerciant en particulier «le fonds BNP Paribas Energy Transition» qui a souscrit à ce placement en prenant environ 10% des nouveaux titres émis. Selon Bloomberg qui citait jeudi une source proche du dossier, les dix plus importants participants ont pris environ 60% du montant du placement et les vingt premiers en ont pris 80%.
Siemens Energy, qui a fait une offre en numéraire de 4 milliards d’euros pour acquérir les minoritaires de SGRE, a financé cette transaction en puisant dans sa trésorerie à hauteur de 1,15 milliard d’euros. Le groupe a également eu recours à une émission d’obligations convertibles de 960 millions d’euros et obtenu un prêt-relais de 1,3 milliard d’euros, prêt dorénavant refinancé grâce à cette émission d’actions qui vise également à «préserver la solide notation de crédit du groupe», a souligné la directrice financière. Spécialisée dans les turbines éoliennes, SGRE était cotée sur plusieurs places boursières espagnoles (Madrid, Barcelone, Bilbao et Valence). La radiation de ses actions, avalisée le 3 février dernier par le gendarme boursier espagnol (CNMV), est devenue effective onze jours plus tard.
L’énergéticien allemand dispose donc désormais d’une marge de manœuvre accrue pour redresser sa filiale qui fait face à d’importants défis sectoriels. A l’instar d’autres grands concurrents comme l’américain General Electric ou le danois Vestas, SGRE a été victime de dysfonctionnements techniques qui ont alourdi ses coûts de production. L’augmentation des taux d’intérêt et des coûts d’approvisionnement en matières premières a par ailleurs contraint certains opérateurs et développeurs, tant européens qu’américains, à repousser la construction de fermes éoliennes ou à déprécier la valeur de leurs projets.
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