
Sartorius Stedim est lourdement sanctionné en Bourse après un début d’année compliqué

Le fournisseur de l’industrie pharmaceutique Sartorius Stedim Biotech accuse jeudi la plus forte baisse de l’indice SBF 120 après avoir publié des résultats plus dégradés que prévu au premier trimestre, en raison notamment de la faiblesse de la demande chinoise.
En clôture, l’action Sartorius Stedim Biotech a chuté de 15,7%, à 209,6 euros, alors que, dans le même temps, le SBF 120 gagnait 0,6%.
«Les investissements des clients dans le matériel et les équipements système sont restés modestes, notamment en Chine et dans une certaine mesure également en Europe, ce qui a entraîné un développement modéré de notre activité d'équipements» au premier trimestre, a indiqué le directeur général de Sartorius Stedim Biotech, René Fáber, cité dans un communiqué.
Sur les trois premiers mois de 2024, l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) courant du groupe a reculé de 13,2%, à 191 millions d’euros, tandis que son chiffre d’affaires a baissé de 8,2% en données publiées et de 6,7% à taux de change constants, à 667 millions d’euros. La marge d’exploitation s’est ainsi établie à 28,6%, contre 30,3% un an auparavant. Le résultat net a reculé de 49,5% au premier trimestre, à 56,1 millions d’euros.
Le marché attendait mieux. Les analystes interrogés par FactSet tablaient en moyenne sur un Ebitda courant de 196 millions d’euros, un chiffre d’affaires de 719 millions d’euros et un résultat net de 74 millions d’euros pour le premier trimestre.
Baisse inattendue des prises de commandes
La déception est également de mise sur les prises de commandes, qui se sont établies à 676 millions d’euros au premier trimestre, en hausse de 12,5% sur un an. Elles accusent toutefois une baisse de 6% par rapport au quatrième trimestre 2023, relève UBS. Si le marché s’attendait à un ralentissement significatif des prises de commandes, il prévoyait qu’elles ressortent en croissance d’un trimestre sur l’autre, souligne l’intermédiaire financier.
Malgré cette contre-performance, Sartorius Stedim Biotech s’est voulu rassurant pour la suite. Le groupe continue «d’anticiper une reprise progressive de l’activité au fil des trimestres», lui permettant ainsi d’atteindre ses objectifs annuels.
Pour l’ensemble de l’année 2024, le groupe dirigé par René Fáber table toujours sur une croissance du chiffre d’affaires à taux de change constants comprise entre 5% et moins de 10%. La marge d’Ebitda courant devrait, elle, dépasser 30%.
Après ce premier trimestre «négatif» et compte tenu d’une «incertitude qui demeure», Oddo BHF a confirmé sa recommandation «neutre» sur Sartorius Stedim Biotech. UBS a également maintenu son opinion «neutre» sur la valeur.
A lire aussi: Sartorius Stedim lève 1,2 milliard d’euros pour réduire son endettement
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse