
Renault multiplie les initiatives pour accélérer sa décarbonation

Faisant feu de tout bois pour atteindre ses objectifs en matière de décarbonation, Renault a annoncé jeudi trois partenariats d’envergure. Le groupe automobile a signé avec le producteur électrique Voltaliaun contrat d’approvisionnement à long terme en énergie renouvelable (‘corporate PPA’) d’une capacité maximale de 350 mégawatts (MW), ce qui correspond à une production annuelle d’environ 500 gigawattheures d’ici à 2027. A partir de 2025, Voltalia installera des panneaux photovoltaïques sur le territoire français pour une puissance initiale de 100 MW.
Présenté comme « le plus gros contrat d’approvisionnement d’électricité verte en France », cet accord d’une durée de 15 ans permettra au constructeur français de couvrir jusqu’à la moitié de la consommation électrique de ses activités de production dans l’Hexagone. Il vise à satisfaire les besoins des activités de production automobile de l’usine de Cléon ainsi que l’ensemble des besoins en électricité durable du pôle ElectriCity de Renault, centre de production de véhicules électriques dont l’ambition est de produire 500.000 véhicules par an à l’horizon 2025. «Grâce à ce partenariat signé avec Voltalia, ElectriCity deviendra le premier pôle de production du groupe à être alimenté en électricité décarbonée et compétitive», a commenté dans un communiqué Luca de Meo, directeur général de Renault.
Un environnement réglementaire plus favorable
Ce PPA répond aux souhaits des pouvoirs publics. Voici deux semaines, le gouvernement français a renforcé son soutien aux contrats d’achat d’énergie verte par les groupes industriels désireux de contenir la hausse de leur facture d’électricité tout en diminuant leur empreinte carbone. Bercy a annoncé à cet effet la création d’un fonds de garantie mis en place par la Bpifrance. Ce fonds est destiné à indemniser partiellement les producteurs d’énergie renouvelable affectés par des baisses de revenus résultat d’une défaillance de leur clientèle industrielle.
«Ces contrats permettent aux industriels de se couvrir contre la volatilité des marchés de l’électricité, tout en ayant accès à une énergie abordable et décarbonée», avait alors expliqué le ministre de l’Economie, Bruno Lemaire. Les premières prises en garantie, attendues l’an prochain, porteront sur des contrats d’une puissance installée cumulée allant jusqu’à 500 MW, ce qui équivaut à la consommation électrique de la ville de Bordeaux. Ce dispositif complète le projet de loi destiné à accélérer le développement des énergies renouvelables, en cours d’examen au Parlement.
En parallèle, Renault a annoncé un accord de coopération avec son compatriote Engie sur un projet de géothermie profonde dans l’usine de Douai. L’objectif de cet accord, prévu pour durer 15 ans, est d’alimenter ce site en chaleur et «de remplacer 70% de ses besoins en gaz par des sources locales et renouvelables». Dès la fin de l’année 2023, Engie lancera les travaux de forage permettant de puiser de l’eau chaude à 4.000 mètres de profondeur en vue de fournir à partir de 2025 une puissance en continu proche de 40 MW. L’eau géothermale sera ensuite restituée à son milieu naturel.
Le groupe automobile a également signé un partenariat de 15 ans avecDalkia, filiale d’EDF, afin de fournir un système de chaleur décarbonée dans son usine de Maubeuge. Ceci passera par l’installation d’une chaudière biomasse d’une puissance de 15 MW, accompagnée d’un système de récupération de chaleur. Le site espère ainsi couvrir 65% de ses besoins en gaz via des sources renouvelables d’ici à trois ans.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse