Publicis rassure le marché dans un environnement difficile

Le géant de la publicité confirme ses objectifs pour l’ensemble de l’année après avoir enregistré une croissance organique de ses ventes de près de 5% au premier trimestre.
Agefi-Dow Jones
Groupe de publicité Publicis
Publicis recule de 15% en Bourse depuis le début de l'année  -  photo Publicis.

Le publicitaire Publicis a rassuré les investisseurs mardi en confirmant ses objectifs financiers pour 2025 et en dévoilant de robustes performances au titre des trois premiers mois de l’année, dans un contexte de montée des inquiétudes quant à une éventuelle récession aux Etats-Unis après l’entrée en vigueur des nouveaux droits de douane décrétés par le président Donald Trump.

Le 15 avril, l’action Publicis a rebondi de 3,9%, à 87,30 euros. Le titre accusait lundi soir une baisse de près de 22% par rapport à son plus haut niveau en clôture depuis le début de l’année (107,65 euros) atteint le 6 février. Depuis quelques semaines, le marché craignait que le groupe abaisse ou abandonne ses objectifs pour l’exercice en cours, au vu de la détérioration de l’environnement macroéconomique, relève JPMorgan, mais il n’en est rien.

Pour cette année, Publicis anticipe toujours une croissance organique de son revenu net de 4% à 5%, une «légère amélioration» du taux de marge opérationnelle par rapport à celui de 18% atteint en 2024 et un flux de trésorerie disponible de 1,9 milliard à 2 milliards d’euros avant variation du besoin en fonds de roulement. L’an passé, son flux de trésorerie disponible s’est établi à un niveau record de 1,84 milliard d’euros.

La confirmation de ces perspectives et les commentaires des dirigeants au sujet des mois à venir sont des éléments «positifs», note UBS. Au deuxième trimestre, la croissance du revenu net devrait être «comparable à celle visée pour l’ensemble de l’exercice» et la performance, «relativement équilibrée entre le premier et le second semestre de l’année», a indiqué Arthur Sadoun, le PDG de Publicis, lors d’une conférence avec des journalistes. «Nos prévisions tiennent compte de la détérioration actuelle du paysage économique, y compris des réductions des dépenses de marketing résultant de la visibilité réduite de nos clients dans le contexte des droits de douane américains», a ajouté le dirigeant.

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Une douzaine de contrats significatifs

Les dirigeants de Publicis misent sur les récents succès commerciaux du groupe pour compenser les effets de l’altération des conditions de marché aux Etats-Unis, son premier débouché. Depuis janvier, Publicis a remporté une douzaine de contrats significatifs auprès notamment de Barilla, Santander, Cadillac et LinkedIn, ce qui constitue «une trajectoire commerciale record» et «un gage de résilience», souligne un analyste basé à Paris.

La visibilité «reste faible» sur le marché américain, où le risque de détérioration des fondamentaux économiques pourrait se réaliser «très rapidement», prévient de son côté Oddo BHF. Mais l’intermédiaire financier redoute plutôt «une détérioration lente tout au long de l’année sous l’effet d’un affaissement de la consommation des ménages» et, éventuellement, d’une «hausse de l’inflation et du taux de chômage».

La confiance des dirigeants de Publicis repose également sur la qualité des performances récentes de l’entreprise. Pour la période de janvier à mars derniers, le revenu net du groupe est ressorti à 3,54 milliards d’euros, en hausse de 4,9% par rapport à la période correspondante de 2024 en données organiques, en dépit d’une base de comparaison défavorable. Les analystes sondés par la société s’attendaient à une croissance organique de 4,5% pour cette période, tandis que la prévision des dirigeants était de 4% à 5%.

En données organiques, le revenu net de Publicis a progressé de 4,8% au premier trimestre en Amérique du Nord, qui représente 63,2% de l’activité du groupe. Cet indicateur a crû de 4,1% aux Etats-Unis, grâce à la bonne performance des activités dans les médias connectés. En Europe, zone représentant le deuxième marché du groupe publicitaire et 23,4% de ses facturations, le revenu net a augmenté de 2,7% en données organiques au premier trimestre, soutenu par une croissance supérieure à 10% dans les pays d’Europe centrale et de l’Est.

«La performance reste donc solide, illustrant l’absence de ralentissement pour le moment», résume Oddo BHF.

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