
La Bourse s’enflamme pour les promesses de la voiture électrique

Une start-up de pick-up électriques, Rivian, sans un seul dollar de revenus, en passe de réaliser l’une des quatre plus grosses introductions en Bourse à New York de la décennie. Des loueurs de voitures, Hertz et Avis, à peine remis de la pandémie, dont les cours de Bourse peuvent doubler dans la journée par la simple évocation d’un possible contrat avec Tesla, le constructeur automobile à la mode dont la valeur a gonflé de 350 milliards de dollars en moins de deux semaines, soit autant que la capitalisation de LVMH…
Au moment où le CAC 40 vient de battre ce mardi son record historique de 2000, de nouveaux excès boursiers rappellent par certains côtés la bulle internet.
Rivian, qui compte Amazon parmi ses investisseurs et ses premiers clients, vise une levée de fonds de près de 8,5 milliards de dollars et une valorisation proche de 60 milliards de dollars pour son entrée sur le Nasdaq, prévue le 10 novembre, ce qui lui donnerait une valeur supérieure à celle de Honda. Elle a déjà levé 10,5 milliards de dollars depuis début 2019, dont 2,5 milliards en juillet dernier au cours d’un tour de table mené par Amazon et Ford. Le premier détient 22,4% du capital, contre 14,4% pour Ford.
Une valeur folle pour une start-up qui vient à peine de lancer la production de ses premiers véhicules. Rivian a perdu près d’un milliard de dollars au premier semestre et comptait un peu moins de 50.000 précommandes pour ses camionnettes et ses SUV. Depuis, Amazon a commandé 100.000 fourgonnettes, une promesse qui nourrit la flambée de la valeur de la société.
C’est aussi une promesse qui a fait s’envoler Hertz de plus de 30% en moins d’une semaine. Quelques mois après sa faillite, le loueur a annoncé la semaine dernière avoir passé une commande de 100.000 Tesla pour électrifier sa flotte de véhicules. Par mimétisme, l’action de son concurrent Avis a plus que doublé ce mardi… même si Elon Musk, le fondateur et premier actionnaire de Tesla, venait de reconnaitre que le contrat avec Hertz n’avait pas encore été signé.
C’est enfin et toujours une promesse qui a fait entrer Tesla dans le club des groupes à la capitalisation supérieure à 1.000 milliards de dollars : celle d’une montée en volume de la production.
Mi-octobre, lors de la conférence de présentation des résultats du troisième trimestre, Zachary Kirkhorn, le directeur financier de Tesla, a évoqué une perspective de 20 millions de véhicules par an à long terme, alors que le constructeur devrait passer la barre du million en 2022. «C’est un scénario idéal ultime», préviennent les analystes de JPMorgan. Ils rappellent qu’avant le Covid, Volkwagen livrait 11 millions de véhicules par an… Et pourtant, Tesla vaut actuellement autant que les cinq plus grands constructeurs mondiaux réunis : Toyota, Volkswagen, Daimler, Ford Motor et General Motors. Selon JPMorgan, Tesla devrait valoir quatre fois moins.
Jusqu’à présent, la Bourse croit à toutes ces promesses avec la conviction que la voiture électrique deviendra majoritaire plus rapidement que prévu sur le marché mondial. Tesla n’est-il pas devenu le mois dernier le premier vendeur de voitures en Europe, tous types de motorisation confondus, avec sa Model 3 ? Un coup d’avance qui pourrait donner un avantage ultime au groupe d’Elon Musk.
L’automobile reste néanmoins une industrie compliquée qui nécessite un pilotage précis. Zachary Kirkhorn a d’ailleurs reconnu qu’un «challenge en matière d’exécution» attendait le groupe dans les prochains mois.
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Malgré sa mort, les partisans de Charlie Kirk restent attachés aux armes à feu
Orem - Boeden Seitzinger est encore «traumatisé» par la mort de Charlie Kirk. Cet électricien américain était dans les tous premiers rangs du rassemblement où l’influenceur pro-Trump a été tué d’une balle dans le cou. «J’ai vu le sang jaillir de son artère carotide», raconte à l’AFP le jeune homme, coiffé d’une casquette rouge «Make America Great Again». «Il était évident qu’il n’allait pas s’en sortir. C'était terrifiant.» Malgré la mort de cette figure de la droite américaine, il rejette en bloc l’idée d’instaurer des contrôles plus stricts pour obtenir des armes à feu aux Etats-Unis. "Ça n’aurait rien changé. Quand on veut, on peut, les gens se procurent des armes, quoi qu’il arrive», souffle-t-il, lors d’une veillée à la mémoire du militant conservateur à Orem, dans l’Utah (ouest). Un suspect est actuellement en garde à vue pour le meurtre de M. Kirk. Les autorités n’ont pas encore expliqué dans quelles conditions le fusil à lunette, retrouvé dans des bosquets près de la scène de crime, a été acquis. Mais une chose est sûre : l’Utah, où l’influenceur a trouvé la mort, est un des Etats les plus permissifs en matière d’armes à feu. Dans cette région très conservatrice, les adultes peuvent porter des armes à feu sans permis, sauf pour les jeunes âgés de 18 à 20 ans. Sur les campus, comme celui de l’université Utah Valley, où M. Kirk a été tué, avoir une arme est possible à condition d’avoir un permis. Défenseur du deuxième amendement Âgé de 18 ans, M. Seitzinger a grandi en chassant avec sa famille et s’est procuré il y a quelques mois son premier fusil. L’achat a pris trente minutes, temps nécessaire pour que la boutique vérifie ses antécédents. Il refuse toute règle qui l’aurait obligé à attendre plusieurs jours. «Ce n’est pas ce que Charlie aurait voulu», estime-t-il. «Charlie disait souvent que le danger d’une arme à feu vient uniquement de son propriétaire. Il ne faut pas blâmer l’arme à feu, mais plutôt la personne qui la brandit», reprend-il. «Le fait qu’il soit mort ne m’inspire pas une peur des armes à feu, cela me rend méfiant envers les gens.» Le militant, qui a été abattu alors qu’il répondait à une question sur les tueries par armes à feu, était un ardent défenseur du deuxième amendement de la Constitution américaine. Il avait par exemple estimé que «cela vaut la peine, hélas, de déplorer chaque année un certain nombre de morts par arme à feu afin de pouvoir jouir du deuxième amendement, qui protège nos autres droits offerts par Dieu». Avec plus d’armes à feu en circulation que d’habitants, les Etats-Unis affichent le taux de mortalité par arme à feu le plus élevé de tous les pays développés. En 2024, plus de 16.000 personnes, sans compter les suicides, ont été tuées par arme à feu, selon l’ONG Gun Violence Archive. «Dissonance» Les gouvernements successifs n’ont jusqu'à présent pas réussi à endiguer les tueries, fléau de la vie quotidienne systématiquement suivi des traditionnelles «prières» envoyées par la classe politique. A 73 ans Reed Fansworth, a lui aussi prié pour M. Kirk avec des centaines de personnes lors de la veillée. Dans la foule, ce manager d’une entreprise d’informatique a aperçu quelques personnes porter des armes, et s’est senti rassuré. «L’Utah, c’est un peu le Far West», sourit-il, grand drapeau étoilé en main. «Quand tout le monde porte une arme, vous faites attention à votre comportement.» «La mort de Charlie ne change pas grand-chose», poursuit-il. «Nous devons nous préoccuper des personnes qui ressentent cette colère, mais nous ne devons pas retirer les armes de tout le monde.» De son côté, Leah Marett avoue ressentir une «dissonance», face à l’assassinat de M. Kirk. Mais pour cette étudiante de 25 ans, le débat reste «insoluble». «Il y a tellement d’armes à feu en circulation, même si nous essayions de les retirer, tout le monde ne les rendrait pas», pressent-elle. «Nous laisserions beaucoup de personnes en possession d’armes à feu, et les innocents se retrouveraient sans défense.» Romain FONSEGRIVES © Agence France-Presse -
A Matignon, les partenaires sociaux réclament des preuves de « rupture »
Paris - Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu a commencé à consulter les partenaires sociaux, à moins d’une semaine de la mobilisation intersyndicale du 18: comme les oppositions, la CFDT qui a ouvert le bal, a réclamé des preuves de «rupture» avec les orientations budgétaires du gouvernement sortant. Si la secrétaire générale du premier syndicat français a trouvé Sébastien Lecornu "à l'écoute», Marylise Léon a profité de cet entretien pour réaffirmer sa ferme opposition à la suppression de deux jours fériés et à la relance du conclave sur les retraites, une idée «définitivement enterrée» par la CFDT, a-t-elle dit en sortant de Matignon à la mi-journée. «Il n’y a pas eu de terrain d’atterrissage au moment de la fin du conclave, donc on ne reprend pas les discussions», a-t-elle résumé, à l’issue d’une heure et demie de discussions. Alors que le nouveau Premier ministre a prôné des «des ruptures» sur la forme et le fond, la suppression des deux jours fériés, la plus inflammable des mesures d'économie annoncées par François Bayrou cet été, pourrait être abandonnée. Le nouveau locataire de Matignon «a dit qu’il répondrait sur ce sujet prochainement», a sobrement dit Marylise Léon à la presse. Y aura-t-il une reprise dans un autre cadre que le conclave des négociations sur la réforme des retraites ? Selon elle, Sébastien Lecornu «n’a pas donné de position sur ce qu’il allait donner comme suite sur le sujet des retraites». La CFDT est l’un des trois syndicats à avoir discuté jusqu’au terme du conclave lancé par François Bayrou, pour tenter d’amender l’impopulaire réforme des retraites de 2023. Les négociations avaient pris fin sur un constat de désaccord avec le patronat concernant les modalités de prise en compte de la pénibilité. Avant ou après le 18 Les rencontres bilatérales à Matignon doivent se poursuivre avec le président du Medef vendredi à 19H45, avant la CGT, la CFTC et la CFE-CGC lundi et les deux organisations patronales CPME et U2P, lundi et mardi. Le chef de file de FO, Frédéric Souillot, a quant à lui accepté de rencontrer M. Lecornu mais après le 18 septembre, date de la journée intersyndicale de grèves et manifestations. Elle mettra à nouveau les autorités sous pression, après la participation de 197.000 personnes, selon le ministère de l’Intérieur, à la journée du 10 pour demander la fin de l’austérité budgétaire, l’abrogation de la réforme des retraites ou encore plus de justice fiscale. La cheffe de file de la CGT Sophie Binet a appelé de ses vœux «encore plus de manifestations et de grèves» le 18 que le 10. «Nous avons réaffirmé que nous étions plus que jamais motivés pour aller dans la rue et que nous réussirons la mobilisation du 18 septembre», a assuré Marylise Léon vendredi. Le Premier ministre «n’a pas démenti qu’il pourrait y avoir un certain nombre (...) de travaux, sur une contribution des plus hauts revenus», selon des modalités encore floues, a-t-elle évoqué, tout en demandant des «preuves» de la «rupture». Côté politique, le secrétaire national du PCF Fabien Roussel a expliqué vendredi lors de la Fête de l’Humanité que son parti ne censurerait pas Sébastien Lecornu «a priori» mais qu’il le ferait «sans marque profonde d’un changement de politique», disant lui avoir fait «des demandes sur l’augmentation des salaires, l’abrogation de la réforme des retraites et la diminution des aides accordées aux grosses entreprises». Le PS propose, lui, de revenir sur la réforme des retraites et de mettre en place une taxe Zucman sur les plus hauts patrimoines, deux lignes rouges pour le bloc central. Le numéro un de la CFTC, Cyril Chabanier, entend rappeler lundi au Premier ministre «qu’il ne peut pas repartir sur la même page (budgétaire, NDLR) que l’ancien Premier ministre» car «les efforts reposaient trop sur les travailleurs, les chômeurs, les retraités». Béatrice JOANNIS © Agence France-Presse -
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Combattre la « chasse aux riches » ou tolérer la taxe Zucman : au RN, le cœur balance
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