
Investir dans les énergies renouvelables, c’est un métier !

Les partenariats stratégiques entre développeurs de projets d’énergie renouvelable et acteurs financiers de l’infrastructure et du capital investissement se multiplient pour accélérer la transition énergétique. Ces partenariats s’appuient sur le savoir-faire industriel des développeurs et l’expertise financière et sectorielle des investisseurs. Si les partenariats stratégiques permettent aux acteurs de la filière ENR de développer et de financer des projets énergétiques ambitieux, tout en offrant aux investisseurs des opportunités de création de valeur durable, ils présentent toutefois des spécificités propres à maitriser pour en assurer la réussite et la pérennité.
La structuration d’un partenariat stratégique en ENR
La structuration juridique d’un partenariat stratégique nécessite une bonne compréhension préalable de l’organisation juridique du développeur afin de clarifier les objectifs de chaque partie. La pratique dominante s’est structurée autour d’un montage juridique type au sein des acteurs de l’ENR, à savoir : une société holding (TopCo) détenant des titres au sein, d’une part, d’une société détentrice de sociétés de projet (SPV) portant les projets ENR (AssetCo) qui assure la structuration financière des besoins propres aux projets et, d’autre part, le cas échéant, d’une société responsable du développement, de la construction et de l’exploitation des projets (DevCo).
Il est dès lors essentiel d’identifier en amont le modèle économique du distributeur, à quel(s) niveau(x) se situent ses besoins de financement ainsi que la valeur que l’investisseur souhaite appréhender en tant que financeur (au niveau du portefeuille de projets et/ou de projets en particulier), en fonction des équilibres actionnariaux recherchés. En effet, un partenariat stratégique s’accompagnant d’un investissement en capital de l’investisseur, il est également nécessaire de déterminer dans quelle(s) entité(s) existante(s) ou à créer celui-ci aura vocation à être réalisé, si celui-ci sera minoritaire, égalitaire, voir majoritaire dans certains cas ainsi que sa forme ; en capital ou quasi-capital via des valeurs mobilières telles que les obligations convertibles. Les structures de gouvernance du partenariat seront directement impactées par ces équilibres économiques et actionnariaux fondamentaux.
Le financement des projets énergétiques
La durée et la complexité du développement des projets ENR nécessitent une vision industrielle de moyen-long terme dans le cadre des partenariats stratégiques. Cela requiert tout d’abord de la part de l’investisseur une expérience sectorielle essentielle à la bonne compréhension des différentes phases de développement d’un projet, de son sourcing à son exploitation, afin d’appréhender les différentes étapes dans la création de valeur.
Cela se traduit par une définition précise des projets éligibles et des modalités de libération de l’investissement, puisque le financement d’un portefeuille de projets étant étalé dans le temps, l’investissement aura vocation à être libéré en une ou plusieurs tranches, selon les besoins de financement des projets, leur dimensionnement ainsi que l’atteinte de certains jalons de développement. Dès lors, l’investisseur s’engagera généralement sur une enveloppe globale d’investissement, dont les modalités de libération et, en particulier, leur temporalité, devront être clairement déterminées par les parties afin de soutenir efficacement le développement des projets. Afin de sécuriser l’utilisation et le suivi du financement, l’investisseur sera associé au processus décisionnel pour le financement des projets au sein d’un comité ad hoc créé avec le développeur.
Le partage de la création de valeur
Bien qu’un partenariat stratégique s’inscrive dans le développement d’une relation à moyen-long terme, il est primordial d’anticiper le processus et les modalités du partage de la valeur à la sortie tant pour l’investisseur que pour le développeur. L’investisseur souhaitera tout d’abord être associé à tout processus relatif à une sortie de telle sorte que les parties auront vocation à agir de concert dans le cadre de ce processus, en s’engageant notamment à céder au mieux-disant sous réserve de l’atteinte d’un taux de rendement interne (TRI) / multiple minimum de nature à garantir la rentabilité de l’investissement de l’investisseur.
Les parties détermineront également les modalités de répartition de la valeur créée lors de la sortie. Il est dorénavant usuel en matière de partenariats stratégiques d’observer la mise en place d’un principe de répartition préférentielle en faveur de l’investisseur, afin de lui permettre d’atteindre un TRI / multiple cible et d’associer le distributeur au partage de toute surperformance excédant ce seuil, dans la perspective d’un alignement complet des intérêts des parties, chacune créatrice de valeur. Il sera dès lors crucial de définir clairement les termes et conditions de cette répartition préférentielle, ainsi que les outils juridiques utilisés (actions de préférence notamment) afin de garantir la pérennité du partenariat stratégique et l’implication des parties dans sa réussite.
Un formidable vecteur d’accélération de la transition énergétique
La révolution verte est aujourd’hui pleinement engagée. Véritable opportunité industrielle, la transition énergétique englobe un marché dont la valeur devrait tripler d’ici 2030 selon l’Agence internationale de l'énergie. Les partenariats stratégiques représentent dans ce contexte un formidable vecteur d’accélération de la transition énergétique ainsi qu’un levier concurrentiel déterminant, à condition qu’ils soient maitrisés pour en assurer la pleine réussite.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse