Eramet retrouve des couleurs en Bourse

Le groupe minier efface une partie de sa décote grâce à ses résultats et perspectives.
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Eramet
Le groupe minier Eramet a gommé une partie de sa décote boursière.  -  ©Thomas Truffer Eramet

Il est sans doute encore trop tôt pour parler de fin du purgatoire boursier. Mais en engrangeant en une semaine un gain de plus de 20% en Bourse – dont une progression de 4,5% à 113,80 euros, ce vendredi en clôture -, soit un plus haut depuis neuf mois, Eramet profite d’un nouveau regard des investisseurs. Le marché prend progressivement la mesure des bonnes performances et perspectives du groupe minier.

«La valeur a continué ces derniers jours à profiter des résultats de qualité qu’Eramet a publiés mercredi au titre du dernier exercice », explique un analyste basé à Paris. A 1,9 milliard d’euros, l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) du groupe a atteint un niveau record en 2022, porté par la hausse des prix des métaux et la progression des volumes vendus. «Les cours des métaux ont, certes, reculé ces derniers mois, mais les prix du manganèse et du nickel restent à des niveaux élevés et permettent à Eramet d'être confortablement rentable», ajoute cet analyste.

Depuis la publication de ses comptes de l’année dernière, les dirigeants d’Eramet multiplient les rencontres avec les investisseurs et les analystes. C’est après une de ces rencontres qu’Oddo BHF a relevé lundi son objectif de cours sur l’action du groupe minier, de 141 à 143 euros. L’intermédiaire financier, qui recommande toujours le titre à «surperformance», considère qu’Eramet dispose de «plusieurs leviers pour faire face à 2023 dans de bonnes conditions».

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«Les mines affichent toutes des objectifs solides de production avec en particulier une stabilité prévue dans le manganèse et les sables minéralisés avant une augmentation significative en 2024 sur les deux activités», détaille Oddo BHF. Aussi, Société Le Nickel, la filiale d’Eramet en Nouvelle-Calédonie, prévoit une hausse de sa production de ferronickel et de ses exportations de minerai cette année.

Une valorisation peu exigeante

«Le marché apprécie de plus en plus les projets de développement d’Eramet dans les métaux de transition, dont le lithium», observe par ailleurs un gérant spécialiste des matières premières. En Argentine, sur son site de Centenario en cours de construction, le groupe dirigé par Christel Bories prévoit désormais d’atteindre une capacité de production annuelle totale d’environ 75.000 tonnes de lithium. Un objectif multiplié par trois en quelques mois. Bien que l’entrée en production de ce site argentin d’extraction de lithium ne soit prévue qu’en 2024, certains analystes commencent à valoriser cette initiative.

Dans ce contexte, et alors qu’Eramet est sur le point d’achever son repositionnement avec la réalisation programmée fin mars de la cession d’Aubert & Duval – repris par Airbus, Safran et Tikehau Ace Capital - et la réception d’une promesse unilatérale d’achat pour Erasteel, la valorisation boursière du groupe reste peu exigeante.

Au cours actuel, l’action s'échange selon un ratio valeur d’entreprise sur Ebitda de 4,8 pour 2023 et de 3,4 pour 2024, à comparer à une moyenne historique comme sectorielle autour de 5,5. Ce qui explique pourquoi 75% des analystes couvrant le titre recommandent de l’acheter, selon FactSet.

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