Bolloré devra lancer une OPA sur Vivendi

Cette opération devra être lancée d’ici six mois, a prévenu l’Autorité des marchés financiers qui a été forcée à se dédire sur le sujet par la Cour d’appel de Paris. L’action Vivendi bondit en Bourse vendredi.
Agefi-Dow Jones
Vivendi
Vivendi s'est scindé en plusieurs entreprises en décembre 2024  - 

Le groupe Bolloré et Vincent Bolloré sont tenus de déposer dans un délai de six mois un projet d’offre publique d’achat (OPA) puis de retrait sur les actions du groupe de divertissement et de participations Vivendi qu’ils ne détiennent pas déjà, a indiqué vendredi l’Autorité des marchés financiers (AMF) dans un avis publié sur son site.

En réaction à ces annonces, l’action Vivendi a bondi de plus de 13% à la Bourse de Paris vendredi, autour de 3,33 euros.

Dans un arrêt du 22 avril dernier, la Cour d’appel de Paris, saisie par le fonds Ciam, avait conclu à un contrôle de Bolloré sur Vivendi. Le jugement renvoyait à l’AMF d’apprécier les conséquences de la scission du conglomérat au regard des intérêts des actionnaires minoritaires et de décider s’il y avait lieu à la mise en œuvre d’une offre publique de retrait (OPR) des titres du groupe.

En pratique, les juges ont forcé le gendarme des marchés à se dédire. L’AMF avait considéré en novembre 2024 que Bolloré n’exerçait pas de contrôle et qu’une offre publique n'était donc pas nécessaire. Dans son avis publié ce 18 juillet, elle admet son erreur. «L’Autorité a considéré qu’il y avait lieu, à la date à laquelle elle s’était initialement prononcée, soit le 13 novembre 2024, à la mise en œuvre d’une offre publique de retrait sur les titres de capital de la société Vivendi SE, telle qu’elle existait avant la réalisation de l’opération de scission», indique-t-elle.

Une scission entre temps

Reste qu’entre les deux décisions du gendarme des marchés, le conglomérat Vivendi a procédé en décembre 2024 à sa scission en quatre entités cotées: Canal+, Louis Hachette, Havas et un Vivendi résiduel. C’est sur le capital de cette dernière entité seulement, devenue une pure holding avec des participations dans Universal Music ou Banijay, que pèse désormais l’obligation d’offre de retrait. Canal+ étant coté à Londres, Havas à Amsterdam et Louis Hachette Group sur le marché non réglementé Euronext Growth, «aucune des réglementations boursières désormais applicables» à ces trois sociétés issues de la scission «ne permet d’imposer, en fait ou en droit, une telle obligation», rappelle l’AMF dans son avis.

Le gendarme de la Bourse précise que l’offre publique devra être déclarée conforme. Il ajoute qu’il veillera «à ce que la clôture de l’offre n’intervienne qu’après que la Cour de cassation, dans le cadre des pourvois, pendants, formés à l’encontre de l’arrêt de la Cour d’appel de Paris du 22 avril 2025, aura rendu son arrêt».

Vivendi ne fait pas de commentaire. Contacté par l’agence Agefi-Dow Jones, un porte-parole de Bolloré n'était pas disponible dans l’immédiat pour commenter la décision de l’AMF.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...