Agrial profite de sa croissance externe

Les forts aléas climatiques de 2018 ont toutefois pesé sur la rentabilité de la coopérative.
Antoine Landrot

La volonté d’internationalisation irrigue le monde coopératif agricole. Agrial a publié hier une progression de son chiffre d’affaires de 6,5% en 2018, à 5,8 milliards d’euros. La majeure partie (4,5%) de cette croissance a été portée par les acquisitions, dont une partie réalisées à l’étranger : le fromager allemand Rotkäppchen Peter Jülich (40 millions d’euros de revenus en 2017) et le cidrier britannique Aston Manor.

Les activités internationales ont représenté 27% du chiffre d’affaires total de la coopérative et 36% des activités agroalimentaires (ie hors branche agricole), contre respectivement 25% et un tiers en 2017. Dans son plan Horizon 2025, Agrial s’est fixé l’objectif d’atteindre un tiers de son revenu total hors de France, dont 50% de ses activités agroalimentaires.

Priorité aux synergies

Le groupe va poursuivre sa politique d’internationalisation pour atteindre ces objectifs. Pour renforcer sa branche légumes & fruits frais (qui comprend notamment le groupe Florette), il a déjà acquis l’un de ses fournisseurs, le producteur de salades britannique Angflor au début de l’année 2019 ; il rationalise parallèlement cette branche en cédant ses activités suisses et italiennes, pour se concentrer sur quatre marchés (France, Espagne, Royaume-Uni et Allemagne). En revanche, aucune autre acquisition n’est programmée, Agrial accordant la priorité à la mise en place des synergies, après avoir doublé de taille en cinq ans.

L’internationalisation sera donc surtout organique : la marque de purées et de soupes Créaline (branche fruits & légumes) va développer sa production au Royaume-Uni et en Allemagne. Agrial se concentre sur les «marchés matures et disposant de potentiels de consommation», indique la coopérative.

La rentabilité opérationnelle a en revanche souffert. L’excédent brut d’exploitation (EBE) a ainsi reculé de 5,6% en 2018, à 212 millions d’euros. C’est un premier coût d’arrêt puisqu’il n’avait cessé de progresser année après année depuis au moins 2013 (où il se montant à 142 millions). Agrial évoque «des aléas climatiques d’une durée et d’une ampleur inédites», entre la canicule de l’été et les pluies de juin et surtout d’automne (qui ont affecté la production potagère en Espagne).

Le résultat net a en conséquence reculé de 8% par rapport à 2017 (où il avait stagné), à 58 millions d’euros. Le conseil d’administration de la coopérative proposera lors de l’assemblée générale, prévue en mai, de redistribuer 15,6 millions d’euros à ses adhérents, soit 27% du résultat net 2018, contre 30% (18,3 millions) au titre de l’année 2017 et 21% (13 millions) au titre de 2016.

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