
Wall Street se joue du résultat serré des élections

Paradoxalement, l’incertitude persistante quant au résultat de l'élection présidentielles semble stimuler Wall Street, encouragé également par la remontée de Joe Biden, le candidat démocrate, dans les estimations de résultats. Son équipe de campagne a indiqué qu’il devrait s’imposer dans le Michigan, le Wisconsin et la Pennsylvanie, ce qui lui permettait d’obtenir plus de 270 délégués, seuil nécessaire pour être élu, avant la fin de la journée, a précisé Jennifer O’Malley Dillon. Si le dépouillement cessait maintenant, il l’emporterait, a-t-elle ajouté. « Si on compte tous les votes légaux, c’est nous qui gagnons», a rétorqué Bill Stepien, directeur de campagne de Donald Trump, lors d’une conférence de presse, signe d’une grande tension entre les deux camps.
La Bourse de New York a ouvert en hausse mercredi, sur les différents indices. A 10h22, à l’heure américaine, le Dow Jones gagnait 2,30%, à 28,112.67 points, le S&P 500 2,99%, à 3,469.94 points, et le Nasdaq Composite, riche en valeurs technologiques, 4,06%, à 11,614.24 points.
Tôt mercredi main, le contrat à terme sur le Nasdaq 100 a enregistré une telle progression que les transactions ont été brièvement suspendues.
Dans ce contexte toujours indécis, les opérateurs privilégient les valeurs perçues comme les plus sûres ces derniers mois - des valeurs-refuge que l’on trouve notamment dans le secteur technologique. Les «Big tech», ces grands groupes technologiques, confirment une fois de plus ce statut: Apple, Amazon, Alphabet, Facebook, ou encore Netflix, gagnent tous 2 à 3% à Wall Street ce mercredi. Avec une poussée à près de 6% pour Amazon, dont les services de e-commerce s’imposent toujours plus dans les pays devant se reconfiner, et 7,14% pour Alphabet (Google), et 7,80% pour Facebook. Ces derniers sont très suivis: ils sont menacés d’une accentuation des politiques antitrust en cas de victoire démocrate. Or les démocrates ont conservé mardi le contrôle de la Chambre des représentants..
«Le marché avait sous-estimé la possibilité d’un résultat serré», souligne Seema Shah, stratégiste chez Principal Global Investors, citée par le Wall Street Journal.
Cependant, le scénario d’un scrutin contesté - redouté par les marchés depuis plusieurs semaines - est le plus susceptible d’engendrer de la volatilité sur les prix des actions, pour les gérants de fonds: cela risque de retarder l’adoption de nouvelles mesures de relance par le Congrès et de compromettre les réformes du prochain locataire de la Maison-Blanche.
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