
Près d’un million de traders ont succombé à la folie GameStop

De 10.000 à plus de 900.000. C’est la croissance exponentielle du nombre de traders qui ont spéculé sur l’action GameStop entre le début et la fin du mois de janvier 2021. Du jamais-vu, même pendant la bulle internet de 2000. La Securities and Exchange Commission (SEC), le régulateur boursier américain, a livré la semaine dernière un rapport éclairant sur le phénomène qui a bousculé Wall Street en début d’année. L’action du distributeur de jeux vidéo, cible des vendeurs à découvert, était devenue en quelques jours la coqueluche des boursicoteurs, voyant son prix flamber de 20 dollars à 483 dollars le 28 janvier.
La folie GameStop en dit long sur le fonctionnement du marché actions américain. Fin 2020, le titre faisait l’objet de positions vendeuses à découvert à hauteur de 109%, un volume énorme – et supérieur à 100% du capital car une même action pouvait être «shortée» par plusieurs intervenants de la chaîne. La hausse brutale du cours a forcé ces shorts sellers à se racheter à tout prix pour fermer leurs positions, ce qui a alimenté la hausse, un «short squeeze» en jargon financier. Mais les rachats des vendeurs à découvert n’ont représenté qu’une petite part des achats totaux.
La SEC n’a par ailleurs pas trouvé trace d’un «gamma squeeze», qui désigne le même phénomène sur le marché des options. Cet effet boule de neige survient lorsque des vendeurs d’options d’achat (calls) – qui sont donc contraints de livrer des actions à un prix déterminé – achètent ces actions sur le marché pour se couvrir, au risque de faire monter les prix. Le volume d’options GameStop traitées par des particuliers a bien explosé, de 58 millions de dollars le 22 janvier à 2,4 milliards le 27 janvier, «mais pour l’essentiel par des achats de puts», c’est-à-dire des options de vente, relève le gendarme boursier.
L’effet domino s’est fait sentir sur d’autres maillons de la chaîne, comme des fonds indiciels cotés (ETF). La flambée du trading sur GameStop et d’autres meme stocks ont poussé les chambres qui assurent le règlement-livraison des actions à réclamer 6,9 milliards de dollars de cash en garantie aux courtiers. Ceux-ci, à leur tour, ont choisi de restreindre l’activité de leurs clients, tel Robinhood. Enfin, constate la SEC, une grosse partie des volumes a été traitée en dehors des marchés réglementés. Autant de pistes de réflexion pour le gendarme boursier américain.
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