
Pourquoi l’action EDF cote sous les 12 euros offerts par l’Etat

Après quatre séances d’une suspension de cotation discutable, l’action EDF est de nouveau négociable depuis le 19 juillet. Entre temps, l’Etat français a annoncé un projet d’offre publique d’achat simplifiée (OPAS) sur les 16% du capital qu’il ne détient pas au prix de 12 euros par titre, en ligne avec les anticipations des analystes qui visaient une offre entre 12 et 13 euros.
En réaction à cette annonce, l’action a bondi de 15% sans toutefois s’aligner sur le prix. A 11,75 euros, elle subit même une décote de 2,1% sur les 12 euros proposés par l’Etat. Loin d’imaginer une fronde des actionnaires qui obligerait le gouvernement à revoir sa copie, les investisseurs semblent considérer qu’il existe une possibilité que le projet n’aille pas à son terme. «A ce stade, il s’agit simplement d’une proposition. L’offre doit encore être validée par l’Autorité des marchés financiers prévue pour fin septembre avant d’être lancée», explique David Lenfant, associé de Laffitte Capital, gérant d’un fonds spécialisé dans l’arbitrage des opérations de fusion-acquisition. Avant de pouvoir lancer formellement l’OPAS, l’Etat doit en outre promulguer une loi de finances rectificative pour 2022 permettant d’avoir les crédits nécessaires à l’achat des 9,7 milliards d’euros de l’opération. «La non validation de cette étape législative ou un allongement des délais n’est pas impossible», estime David Lenfant pour qui l’essentiel de la décote actuelle tient à cet aléa. Il rappelle par ailleurs que la clôture de l’offre n’est pas prévue avant octobre, si tout va bien. Or, dans un contexte de hausse des taux d’intérêt, le coût de portage d’un actif qui ne rapporte rien pendant plusieurs mois n’est pas nul. «Un dernier aléa vient du taux d’apport à l’opération. Même si le changement de la loi Pacte de 2019 a baissé le seuil nécessaire de 95% à 90% pour le retrait des marchés, nécessitant ainsi 6% d’apport dans cette opération».
7% de rendement
Dans ces circonstances, le cours d’EDF devrait progressivement se rapprocher du seuil des 12 euros au fur et à mesure de la levée des incertitudes réglementaires et législatives et du rapprochement de la date de réalisation de l’OPAS. Un scénario sur lequel mise d’ailleurs Laffitte Capital, qui s’est positionné sur l’action le 19 juillet. «En supposant que l’offre est mise en œuvre fin octobre au prix annoncé, l’achat du titre aujourd’hui au cours de 11,75 euros permet d’envisager un rendement annualisé de 7%», calcule David Lenfant.
Plus d'articles du même thème
-
Le conseil d’administration de Sabadell rejette à nouveau l’offre de BBVA
Le troisième actionnaire de la banque catalane a par ailleurs invité BBVA à relever son offre, afin qu'elle soit acceptée par au moins 50% des actionnaires. -
Le taux d’acceptation de l’offre de BBVA sur Sabadell reste une grande inconnue
La banque basque a lancé son offre sur sa rivale catalane. Le suspense va durer jusqu’au 14 octobre prochain, jour de la publication du résultat. -
Le régulateur espagnol donne son feu vert à l’OPA de BBVA sur Sabadell
La période d’acceptation de l’offre s’ouvre lundi 8 septembre pour un mois. Les synergies de coûts ont été revues à la hausse, à 900 millions d’euros, mais reportées d’un an.
ETF à la Une

Invesco casse les frais de gestion sur son ETP Bitcoin
- Le patron de la Société Générale prend la menace Revolut au sérieux
- L’AMF sanctionne Altaroc et ses deux dirigeants à hauteur de 1,3 million d’euros
- BNP Paribas confirme ses objectifs 2025 et dévoile des ambitions pour 2028
- Le Crédit Agricole revendique une place dans l’accès aux soins et les services aux plus âgés
- Rubis confirme avoir engagé des discussions avec des acteurs industriels et financiers
Contenu de nos partenaires
-
Manifestations à Lima : heurts violents contre le gouvernement et le Congrès
Lima - Environ 500 personnes ont participé samedi à Lima à une manifestation contre la politique du gouvernement, qui a viré à de violentes échauffourées avec la police, ont observé des journalistes de l’AFP. Organisée par le collectif de jeunesse de la «Génération Z», le rassemblement a donné lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre lorsque des manifestants ont tenté de s’approcher des sièges de l’exécutif et du Congrès, dans le centre de la capitale péruvienne. Les forces de l’ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les groupes de manifestants qui répliquaient avec des pierres et des bâtons. Des images de personnes blessées circulent sur les réseaux sociaux. La radio péruvienne Exitosa a rapporté qu’une de ses journalistes et un caméraman ont été touchés. La police a également annoncé sur son compte X que trois de ses agents ont été blessés. Cette manifestation s’inscrit dans le cadre du malaise social croissant au Pérou, dénonçant la corruption et une réforme du système de retraites, approuvée par le Parlement. «Le Congrès n’a aucune crédibilité, il n’a même pas l’approbation du peuple (...) Il est en train de mettre ce pays dans un état désastreux», abonde Celene Amasifuen, 19 ans. Dans la dernière ligne droite de son mandat, qui prendra fin le 28 juillet 2026, la présidente Dina Boluarte bat des records d’impopularité, principalement en raison de la recrudescence des extorsions par des gangs et des assassinats commandités par le crime organisé. Tout comme le gouvernement, le Congrès, à majorité conservatrice, est très mal perçu, car il est considéré comme une institution corrompue, selon plusieurs sondages d’opinion. Cette semaine, le pouvoir législatif a approuvé une loi obligeant les jeunes de plus de 18 ans à s’affilier à un fonds de pension privé, malgré les conditions de travail précaires auxquelles beaucoup sont confrontés dans ce pays qui est le deuxième producteur au monde de cocaïne selon l’ONU. © Agence France-Presse -
Choix publics
Les Français sont-ils vraiment tous socialistes ? – par Erwan Le Noan
« La France ne croît plus et elle ne croit plus à la croissance » -
Le bon grain et l'ivraie
Retraites et inégalité intergénérationnelle – par Frédéric Gonand
La crise des Gilets Jaunes en 2018 avait mis à jour de multiples – et souvent bien réels – éléments d’inégalité. Mais jamais n’a été évoquée l’inégalité intergénérationnelle considérable qu’introduit un déficit public hors de contrôle