Ne pas vendre ses actions est la meilleure stratégie en temps de crise

Une règle d’or pour les investisseurs en Bourse en période de tensions géopolitiques accrues est de ne pas prendre de décisions impulsives.
Duncan Lamont, directeur de la recherche, Schroders

Les scènes bouleversantes qui se déroulent en Ukraine ont provoqué une onde de choc, y compris sur les marchés financiers. Alors que nos pensées sont tournées vers les populations qui souffrent au cœur du conflit, nous devons, en tant que professionnels, inciter les investisseurs à ne pas prendre de décisions précipitées. En rappelant tout d’abord qu’investir en Bourse est certes très risqué à court terme, mais moins sur le long terme. Une étude portant sur le marché des grosses capitalisations américaines entre 1926 et 2022, corrigé de l’inflation, permet de constater qu’au cours de la période, un investissement durant un mois seulement aurait été perdant dans 40% des cas, tandis que sur un horizon de 5 ans, la probabilité de perte tombe à 23%. A 10 ans, elle est proche de 14%. Et il n’a été tout simplement observé aucune période de 20 ans à l’issue de laquelle le marché a baissé.

Dans les jours et semaines à venir, le risque d’une volatilité encore accrue ne peut être exclu sur les marchés, qui pourraient également enregistrer de plus fortes baisses. A l’éclatement du conflit entre la Russie et l’Ukraine, l’indice VIX, baromètre de la peur sur les marchés boursiers, a bondi à un niveau de 32, bien au-dessus de sa moyenne de 19 depuis 1990 et nettement supérieur à son niveau de 17 en début d’année. Il n’est pas difficile d’imaginer qu’il pourrait encore grimper, à mesure que la situation évolue.

Lutter contre nos émotions et la tentation de vendre ses actions pour des liquidités, jugées plus «sûres», serait alors d’autant plus difficile. Nous avons donc examiné une stratégie consistant à vendre ses actions et à investir dans des liquidités sur une base quotidienne dès lors que le VIX dépasse 33,5, puis à revenir aux actions lorsqu’il redescend en dessous. Les résultats montrent qu’entre 1990 et aujourd’hui, cette approche aurait sous-performé de 2,3% par an une stratégie 100% actions. Cette dernière aurait pris deux fois plus de valeur qu’un portefeuille variant en fonction des niveaux du VIX (voir le graphique).

Pour tout investissement, le passé n’est pas nécessairement indicateur de l’avenir, mais dans une période comme celle que nous vivons actuellement, il semble plus sage de ne pas céder à la panique et de ne pas vendre ses actions.

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