
L’Europe renforce ses moyens anti-dumping

Le Parlement européen a voté hier la réforme des instruments de défense commerciale qui permettra d’imposer des droits de douane plus élevés sur les produits importés à un prix artificiellement bas. Mise en chantier il y a cinq ans, cette réforme, qui répond notamment à l’augmentation des litiges avec la Chine, a déjà été adoptée en avril par les gouvernements de l’UE et entrera en vigueur le 8 juin. Pour le rapporteur du texte, Christofer Fjellner, «le monde a beaucoup changé dans l’intervalle, la chaîne d’approvisionnement s’est mondialisée, il y a la montée en puissance de la Chine. Il était grand temps de faire cette réforme». Les nouvelles règles permettront de taxer un produit importé au-delà du «droit moindre», règle qui vise à ne sanctionner qu’a minima les pratiques de dumping, au contraire par exemple des Etats-Unis. L’Europe pourra toutefois y déroger si une matière première ou une énergie ayant concouru à au moins 17% de son coût de production a bénéficié d’une distorsion de concurrence, notamment de la part de l’Etat d’importation. La taxe pourra alors atteindre la marge de dumping, soit la totalité de la distorsion. Si le droit moindre reste appliqué, le prix sur la base duquel il sera calculé devra intégrer une marge de 6%, ainsi que le coût des normes sociales et environnementales.
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Paris - Le syndicat agricole FNSEA appelle à «une grande journée d’action» autour des questions des échanges internationaux pour les produits agricoles le vendredi 25 septembre à travers toute la France, annonce son président Arnaud Rousseau dans un entretien au Journal du dimanche. Cette mobilisation aura lieu contre «le Mercosur, les taxes imposées par Donald Trump et le flot des importations internationales qui ne respectent pas les normes qui sont les nôtres», explique le dirigeant. «A l’image des œufs ukrainiens: tous ces produits qui entrent sur notre territoire et que nous ne voulons pas voir dans nos assiettes, car ils sont dangereux pour la santé et pour l’environnement!», poursuit-il. «Les actions sont à l’appréciation des fédérations départementales mais ça peut prendre la forme de visite de grandes surfaces pour aller chercher tous les produits non conformes», a précisé à l’AFP un porte-parole du premier syndicat agricole français, qui mènera ces actions avec les Jeunes agriculteurs (JA). La FNSEA et les JA avaient déjà dit leur hostilité à l’accord de libre-échange entre des pays latino-américains du Mercosur et l’Union européenne. Cet accord UE-Mercosur doit notamment permettre à l’UE d’exporter davantage de voitures, de machines, de vins et de spiritueux en Argentine, au Brésil, en Uruguay et au Paraguay. En retour, il faciliterait l’entrée de viande, sucre, riz, miel ou soja sud-américains, au risque de fragiliser certaines filières agricoles européennes. La FNSEA avait indiqué ne pas vouloir participer au mouvement «Bloquons tout» du 10 septembre pour éviter une «récupération politique» mais avait déjà prévu une mobilisation «cet automne» sur ses propres revendications. «Nous attendons une date de rendez-vous avec (le nouveau Premier ministre) M. Lecornu dans les prochains jours», a précisé le porte-parole à l’AFP. © Agence France-Presse -
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