
Les investissements chinois à l’étranger ont bondi en 2016

Les investissements directs à l’étranger (IDE) non financiers en provenance de Chine devraient atteindre 1.120 milliards de yuans (154 milliards d’euros) en 2016, en hausse de plus de 50% par rapport à l’année dernière, a annoncé hier le ministre du Commerce Gao Hucheng. Ils devraient ainsi largement dépasser le montant des investissements étrangers en Chine, qui devraient s’élever à 785 milliards de yuans. Les investissements étrangers en Chine dépassaient encore les flux en provenance de Chine en 2015, avec respectivement 781,4 milliards et 735,1 milliards. La hausse des IDE chinois est ainsi de 55,5% sur les onze premiers mois de l’année, selon les chiffres du ministère, contre une augmentation de 3,9% des investissements étrangers en Chine sur la même période.
Les acquisitions chinoises ont largement attiré l’attention cette année. Les opérations stratégiques ont ainsi émaillé l’année en Europe, du fabricant allemand de robots industriels Kuka, repris par le groupe cantonais Midea, au groupe de mode français Sandro Maje Claudie Pierlot (SMCP), racheté par le groupe textile Shandong Ruyi alors qu’une introduction en Bourse avait été évoquée pour cette année. La plus importante opération européenne revient toutefois à ChemChina, qui cherche à s’offrir Syngenta pour près de 40 milliards d’euros.
Les investisseurs chinois se sont également largement tournés vers le tourisme et l’hôtellerie cette année. Jin Jiang, deuxième groupe hôtelier chinois, est ainsi monté à plus de 15% du capital d’AccorHotels, tandis que le conglomérat HNA a pris une participation de 25% dans Hilton Worldwide et devrait reprendre une participation dans la filiale de restauration d’Air France, Servair. L’assureur AnBang s’est quant à lui offert le groupe Strategic Hotels, mais a dû renoncer aux hôtels Starwood face aux pressions du régulateur chinois.
La Chine a déjà annoncé de nouvelles restrictions sur les investissements à l’étranger alors que les fuites de capitaux inquiètent les autorités face à un yuan en baisse, le régulateur limitant notamment les opérations supérieures à 1 milliard de dollars dans un autre domaine d’activité que celui de l’acquéreur. Le ministre du Commerce a précisé lors d’un discours que Pékin comptait en 2017 «favoriser un développement sain et ordonné de l’investissement et de la coopération avec l’étranger en 2017». Les pays cibles étant par ailleurs de plus en plus méfiants, les investissements chinois ont de grandes chances de ralentir l’année prochaine.
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