
Les gérants freinent un peu sur le crédit

Par réallocation probablement davantage que par crainte de risques accrus, les 27 gérants ayant répondu entre le 21 et le 31 août sont repassés à «neutre» à la fois en exposition pour septembre et sur la perspective de spread à un mois. Ils étaient revenus à «surpondérer» en exposition début juillet («neutre» sur la perspective de spreads), mais les stratégies d’investissement sont fragilisées par les perspectives économiques et monétaires : les banquiers centraux laissent penser qu’ils peuvent être encore plus restrictifs via les taux sans craindre une grave récession («hard landing»), dangereuse pour les actifs risqués comme les actions et le crédit «high yield» (HY) ; les marchés évoluent d’une semaine à l’autre entre cette hypothèse d’un atterrissage en douceur («soft landing»), voire d’une résilience plus forte qu’on retrouve dans les résultats des entreprises («no landing»).
Dans le détail, six sociétés de gestion sont repassées de «surpondérer» à «neutre» (Axa IM, Edram, Groupama AM, La Française AM, Octo AM, UBP) pour un total de quinze expositions intermédiaires – Muzinich et Oddo BHF AM sont passées de «sous-pondérées» à «neutre». Pour les autres, neuf sont restées positives sur la classe d’actifs, et trois la «sous-pondèrent» désormais, dont Kempen (non répondant en juillet) et Swiss Life AM («neutre» en juillet). De la même manière, seuls deux panélistes restent positifs sur la perspective de spread à un mois (DWS et UBP) alors qu’ils étaient six début juillet, et dix sont désormais négatifs à ce sujet (cinq en juillet).
Prise de bénéfices sur le «high yield» ?
Au cours de l’été, les spreads sont restés globalement stables pour le crédit «corporate» (autour de 170 pb) et les obligations hybrides (360 pb). Ils se sont légèrement resserrés pour les obligations corporates notées en catégorie HY (509 pb), et un peu plus pour les dettes bancaires seniors (179 pb).
Depuis janvier, l’investment grade (IG) en euros offre un rendement proche de 3%, et le HY autour de 6%. «Ces investissements IG, dont les hérauts attendaient tranquillité et stabilité, auront été finalement beaucoup plus volatils que le reste du marché obligataire, quasiment deux fois plus que les indices HY, notait Octo AM vendredi. Une volatilité liée au simple fait qu’on observait finalement très peu de cohérence dans les statistiques macroéconomiques.» Les marchés ont fortement réagi depuis trois mois à toutes les annonces sur l’inflation ou le chômage qui pourraient modifier la trajectoire des taux, voire remonter les risques sur le HY après la belle performance du segment sur huit mois.
Les critères de prise de risques ne semblent pas varier en termes de notation moyenne (BBB), de position en cash moyenne (4,5%) et de duration moyenne (5 ans).
Les dettes d’émetteurs financiers demeurent de loin leur secteur préféré. Si les gérants interrogés restent globalement attirés par les dettes seniors dans la structure de capital (16 sur 27), encore dix d’entre eux privilégient toujours les dettes subordonnées – sans doute sur des entreprises de meilleure qualité.
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