
Les expositions financières à la Russie restent difficiles à évaluer
Les expositions financières directes à la Russie sont relativement connues, selon le rapport de stabilité financière du Fonds monétaire international (FMI). Environ 120 milliards de dollars pour les banques, 310 milliards pour les institutions non bancaires (50 milliards en dette souveraine, 160 milliards en dette d’entreprises, 100 milliards en actions), dont 100 milliards pour les fonds ouverts.
C’est moins vrai pour les expositions indirectes - activités de banque d’investissement, trading de dérivés et hors bilan. «Le risque est que les expositions indirectes pourraient être significatives et surprendre les investisseurs une fois révélées, entraînant une forte hausse du risque de contrepartie et des primes de risque», indique le rapport publié mardi. C’est particulièrement le cas des swaps de change qui impliquent l’échange de montants notionnels s’apparentant à des prêts garantis avec d’importants risques de contrepartie... et de règlement en devises étrangères.
Retombées limitées d’un éventuel défaut
Avant la guerre, les banques russes, qui avaient 220 milliards de dépôts en dollars, avaient conclu de tels contrats avec des banques étrangères, «prêtant» des dollars contre un montant préalablement convenu de roubles. Le montant notionnel brut total des produits swaps et forwards de change impliquant des banques russes s’élevait à près de 300 milliards avec des banques et institutions financières étrangères, et même 450 milliards en incluant les entreprises non financières. Deux fois plus qu’avec les dérivés de taux.
«Dans la mesure où les banques étrangères ont reçu des dollars, un défaut des banques russes aurait des retombées limitées sur le marché des dérivés de change car les banques étrangères resteraient détentrices de dollars américains, note le FMI. Cependant, la résiliation des expositions sur dérivés de change pourrait laisser les banques étrangères et russes avec des expositions non couvertes : les banques russes se trouveraient avec une asymétrie de devises par rapport à leurs déposants nationaux, les banques étrangères devraient trouver de nouveaux instruments pour couvrir toute exposition au rouble en cours.» Avec un défaut ou une impossibilité dedébouclageà cause des sanctions, les banques américaines ne gagneraient même plus sur le différentiel de change. Le rouble est en effet revenu à son niveau d’avant-guerre, de 75 face au dollar, avec la complaisance des Européens.
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