
Les émissions souveraines américaines repartent à la hausse

Le Trésor américain a annoncé mercredi qu’il augmenterait la taille de ses émissions d’obligations souveraines au premier trimestre, ce qui marque la première hausse des émissions de dette depuis 2009 aux Etats-Unis, alors que les dépenses de santé prises en charge par l’Etat fédéral pèsent sur le déficit et que le gouvernement se prépare à des recettes amoindries par la réforme fiscale. Les émissions de maturité courte croîtront davantage que les émissions longues, marquant là aussi un tournant, le Trésor ayant cherché ces dernières années à allonger la maturité moyenne de sa dette. Ces annonces ont fait monter le rendement des obligations américaines à dix ans, qui atteint 2,74% en fin d’après-midi, en hausse de 2 points de base (pb) sur la journée. Le rendement des obligations à trois ans, dont une nouvelle émission est prévue la semaine prochaine, augmentait dans le même temps de 3 pb à 2,29%.
Clay Berry, la secrétaire adjointe au Trésor en charge des marchés de capitaux, a également expliqué que les échéances liées au plafond de la dette avaient contribué, tout comme la politique de réduction du bilan de la Réserve fédérale, à la décision du Trésor d’augmenter les montants des prochaines adjudications de bons du Trésor.
Les émissions mensuelles à deux et trois ans seront augmentées de deux milliards de dollars chacune au cours des trois prochains mois, à partir de février, a-t-elle précisé. Les adjudications à cinq, sept, dix et 30 ans seront elles aussi accrues, d’un milliard chacune par mois.
Le Trésor a par ailleurs averti qu’il ne pourrait faire face à l’ensemble de ses engagements financiers, dont celle du paiement des traitements et des pensions des fonctionnaires, que jusqu'à la fin février en l’absence de relèvement de ce plafond. Le secrétaire au Trésor américain, Steven Mnuchin, a de son côté appelé, dans une lettre aux dirigeants du Congrès, les représentants et les sénateurs à relever «dès que possible» le plafond de la dette publique pour permettre à l’administration fédérale de continuer à honorer ses engagements. En décembre, le Congressional Budget Office (CBO), organisme non-partisan dépendant du Congrès, avait dit s’attendre à ce que le Trésor ait épuisé en mars la totalité de sa capacité d’emprunt et de ses liquidités.
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