«Les banques centrales n’en ont pas fini avec le durcissement des taux»

Kevin Thozet, membre du comité d’investissement de Carmignac
BCE
La BCE est incitée à ramener l’inflation à sa cible de 2% plus rapidement, au risque d’un resserrement monétaire excessif  -  Bloomberg

L’Agefi : Le récent discours de Jerome Powell oriente-t-il les taux Fed funds vers 6% ?

Kevin Thozet : Jerome Powell a souligné les incertitudes qui régissent l’orientation de la politique de la Fed, compte tenu des dernières publications économiques meilleures que prévu. Ce sont donc bien ces dernières qui dictent le discours et le pas. Au-delà du niveau auquel le taux directeur atterrira in fine, il est nécessaire d’adopter une position plus dure, d’arrêter d’entretenir le mythe de l’atterrissage en douceur de l’économie américaine, qui pousse les entreprises à l’attentisme en maintenant une masse salariale conséquente, cette thésaurisation de la main d’œuvre soutenant les salaires et donc l’inflation. Les banques centrales n’en ont donc pas fini avec le durcissement de leur politique monétaire, que cela prenne la forme d’un taux terminal plus élevé ou d’un cycle de hausse plus long qu’anticipé.

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Le mécanisme de transmission monétaire fonctionne. La hausse des taux pèse sur le crédit, pousse ménages et entreprises à épargner davantage et à dépenser moins. Mais les publications d’inflation à nouveau en hausse et l’accélération des négociations salariales risquent de voir les anticipations des agents économiques se désancrer. Cela pousse la Banque centrale européenne (BCE) à vouloir ramener l’inflation à sa cible de 2% plus rapidement, au risque d’un resserrement monétaire excessif qui pourrait peser sur la croissance et donc sur les taux à 10 ans.

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