Le ralentissement de l’inflation américaine donne un argument à la Fed

L’inflation sous-jacente aux Etats-Unis décélère, ce qui devrait permettre d’atténuer le rythme des hausses de taux dès ce mercredi.
Fabrice Anselmi

L’inflation américaine annuelle mesurée par l’indice des prix à la consommation (CPI) a ralenti un peu plus que prévu en novembre. Elle atteint 7,1% après 7,7% en octobre, pour 7,3% attendus par les consensus. Même tendance concernant l’inflation sous-jacente, hors énergie et alimentation (core CPI), affichée à 6% contre 6,1% attendus et 6,3% en octobre. En rythme mensuel, ces variations correspondent encore à des hausses respectives de 0,1% et de 0,2% selon les publications du département du Travail (US Bureau of Labor Statististics, BLS). Mais la bonne surprise laisse penser que la Fed va pouvoir ralentir le rythme de son resserrement monétaire, de 75 à 50 points de base (pb) pour la hausse des taux Fed funds prévue dès ce mercredi. De fait, les marchés de swaps et de futures ont renforcé cette probabilité mardi.

Il s’agit en effet du taux le plus bas depuis décembre 2021 sur un an pour l’inflation «headline» et sur un mois pour l’inflation sous-jacente. D’où la réaction euphorique des marchés américains, avec un rendement à 10 ans en baisse d’une quinzaine de pb dans la journée (3,51% finalement), et un gain général des actions.

Dans le détail, la hausse des prix de l’énergie a ralenti à 13,1% (+17,6% en octobre), grâce au prix de l’essence (+10,1% après +17,5%), du mazout (+65,7% après +68,5%) et de l’électricité (+13,7% après +14,1%). Le ralentissement a également concerné les prix alimentaires (+10,6% après +10,9%), tandis que les prix des voitures d’occasion ont baissé de 3,3%. L’indice Manheim qui fait référence sur le sujet est repassé en novembre sous les 200 points pour la première fois depuis août 2021 : un ralentissement reflétant potentiellement le durcissement des conditions financières qui touche sévèrement le crédit à la consommation et le crédit immobilier. Du fait de la lente transmission des évolutions de prix immobiliers aux loyers, le coût du logement a cependant continué de progresser, à 7,1% en rythme annuel en novembre après 6,9% en octobre.

La Fed saluera probablement cette décélération. Mais, alors que certains analystes spéculaient mardi sur une hausse de taux de seulement 25 pb en février, son président Jerome Powell devrait continuer à souligner son engagement à ramener l’inflation à l’objectif de 2%. Sans certitude sur le rythme de la normalisation si les salaires continuent à progresser à près de 5% par an.

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