
Le marché du travail américain redémarre lentement

Le marché du travail aux Etats-Unis est reparti à la hausse en janvier, après une fin d’année 2020 marquée par un net ralentissement de l’emploi. Selon les données publiées vendredi par le département du Travail, 49.000 emplois nets ont été créés en janvier, après 227.000 destructions de postes en décembre.
Les économistes interrogés par le Wall Street Journal s’attendaient à la création de 50.000 emplois nets aux Etats-Unis en janvier. Le nombre de postes détruits en décembre avait initialement été estimé à 140.000.
Le mois dernier, le taux de chômage dans le pays s’est établi à 6,3%, contre 6,7% en décembre. Le taux de chômage aux Etats-Unis s'établissait à 3,5% en février, mais il a bondi jusqu'à 14,8% en avril, un record depuis 1948. Les économistes anticipaient en moyenne un taux de chômage stable à 6,7% en janvier.
Le taux d’activité a reculé à 61,4% en janvier, contre 61,5% le mois précédent. Ce taux s'établissait à 60,2% en avril, son niveau le plus bas depuis 1973, mais dépassait 63% au début de 2020.
« Le marché du travail a continué de refléter l’impact de la pandémie de coronavirus (Covid-19) et les efforts déployés pour la contenir », a indiqué le département du Travail dans son communiqué. « En janvier, des créations d’emplois notables dans les secteurs des services aux entreprises et de l'éducation, à la fois publique et privée, ont été compensées par des pertes dans les secteurs des loisirs et de l’hôtellerie, du commerce de détail, de la santé, des transports et de la logistique », a-t-il précisé.
Premier rapport sur l’emploi de l'ère Biden
Le rapport sur l’emploi de janvier est le premier à être publié depuis l’investiture de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis. Alors que l’hiver a été marqué outre-Atlantique par une forte reprise de l'épidémie de coronavirus, le démocrate pourrait profiter de cette publication pour inciter le Congrès à adopter rapidement de nouvelles mesures d’aide aux ménages et aux entreprises touchés par les répercussions économiques de la crise sanitaire.
« En examinant les données du rapport sur l’emploi non agricole, il est clair que cette puissante vigueur que nous avons observée auparavant dans de nombreux secteurs n’existe plus », constate Naeem Aslam, analyste en chef des marchés chez Avatrade. « Cela signifie que les parlementaires américains pourront faire pression de façon énergique pour que soit adopté le prochain plan de relance », estime l’intermédiaire financier.
En janvier, 10,1 millions de personnes se trouvaient sans emploi aux Etats-Unis. Le taux de chômage et le nombre de personnes sans emploi outre-Atlantique restent « nettement supérieurs » à leurs niveaux de février 2020, le dernier mois avant la mise en oeuvre des premières mesures de confinement liées à la pandémie, a souligné le département du Travail.
Si l'économie américaine a recouvré plus de la moitié des 22 millions d’emplois perdus en mars et avril 2020, au plus fort des mesures de confinement aux Etats-Unis, la situation reste difficile dans de nombreux secteurs, comme le tourisme, les loisirs et l’hôtellerie-restauration.
Dans ce contexte, la Réserve fédérale (Fed) s’est engagée à poursuivre sa politique de soutien à l'économie. Lors de sa dernière conférence de presse, le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, a jugé « tout à fait approprié que la politique monétaire reste hautement accommodante » car les Etats-Unis devront encore créer « au moins 9 millions d’emplois » pour s’approcher du plein emploi.
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